Pour lui, impossible d’obtenir sa carte grise en ligne

ALBERTVILLE

Claude Romand est un amoureux de vieilles voitures. Alors sa dernière acquisition en date est une Ford Escort de 1989 qu’il a trouvée sur le bon coin et acheté à un particulier. Jusque-là rien d’anormal. Sauf que quand il s’est rendu à Nîmes pour la transaction le 28 octobre dernier, lui et le vendeur du véhicule n’ont pas réussi à établir la déclaration de cession du véhicule sur le site internet indiqué par la préfecture. « On a fait une déclaration papier qui ne sert à rien parce que moi il fallait que je remonte en Savoie. Désormais, ce document se fait sur internet », explique Claude Romand.

Du coup après son départ, le vendeur, qui est censé faire la déclaration de cession, a retenté l’opération à moult reprises multipliant les allers-retours à la préfecture. Jusqu’au jour, où on lui a expliqué que le site internet ne fonctionnait pas pour les anciennes immatriculations. Heureusement, il a trouvé une personne complaisante en préfecture pour accepter la version papier du formulaire.

Sauf que l’affaire n’est pas terminée. Car, pour faire sa carte grise (sur internet puisque c’est désormais obligatoire), Claude Romand a besoin d’un numéro octroyé lors de la déclaration de cession en ligne, que finalement le vendeur n’a pas et ne peut lui fournir. Et c’est là que tout se complique. « Moi je n’ai personne de complaisant sur Albertville, déplore le nouveau propriétaire de la Ford. J’ai demandé quelqu’un de responsable. La dame qui est au guichet à la sous-préfecture m’a dit qu’il n’y avait plus personne ». Il a quand même laissé ses coordonnées téléphoniques et demandé que le sous-préfet lui accorde un rendez-vous. Mais pas de nouvelle depuis, c’était le 10 novembre.

La solution préconisée par la sous-préfecture est simple : passer par un garage. « Moyennant 30 euros en plus du prix de la carte grise, ils font les démarches à ma place ». Une somme que l’Albertvillois n’est pas prêt à payer. « Je me suis rendu compte que je n’étais pas le seul dans ce cas. Mais les gens subissent sans rien dire ». Pourtant, l’homme n’est pas contre le progrès. « Qu’on modernise une situation qui ne peut pas perdurer, d’accord. Mais quand on met en place quelque chose, on garde l’ancien système le temps que les lacunes du nouveau soient réglées », s’indigne l’acheteur. Depuis ses premières démarches, les locaux de la sous-préfecture ont définitivement fermé au public. Faute d’interlocuteur, Claude Roman a décidé de faire appel au défenseur des droits. Il a pris rendez-vous pour le 7 décembre prochain.