Marthod : à la taillanderie Busillet Jérémy et Martin déterrent la hache !

Un artisanat qui date du XIXe siècle

La Taillanderie a été construite au début du XIXème siècle et exploitée par 3 générations de la famille Busillet depuis 1874. Elle fabriquait des outils tranchants utilisés dans les exploitations forestières, notamment des haches et des pics à bois (« sapies ») et des outils servant à ferrer les chevaux. Avec ses 2 martinets, un pilon à déplacement et sa soufflerie, actionnés par la force hydraulique du Ruisseau du Creux, via une roue turbine Canson de 2,60m de diamètre, la taillanderie a fonctionné jusqu’à la retraite de Gaston Busillet, en 1987. La taillanderie a été achetée à la famille par la commune de Marthod en 1994, puis transformée en musée. Le musée relate l’histoire de la famille Busillet et présente l’ensemble des équipements et l’outillage, toujours présents, qui y étaient utilisés. Le musée est inscrit à l'inventaire des Monuments Historiques.

Ils font revivre la taillanderie

La commune de Marthod organise régulièrement des animations au musée, celle du vendredi soir 12 mai entrait dans ce cadre avec la réalisation d’une hache d’abattage par 2 taillandiers de grande renommée Jérémy Roger, taillandier à Clelles en Isère et Martin Claudel, taillandier à Saint-Amand-en-Puisaye, dans la Nièvre. Leur savoir-faire exceptionnel leur a d’ailleurs ouvert les portes de la restauration de Notre-Dame de Paris pour fournir aux charpentiers des haches similaires à celles utilisées au 12e siècle.

Découvrir le forgeage d’une hache

Cette animation a été l’occasi

on de la démonstration du forgeage de la hache (vidéo).

Il s’agit d’une hache d’abattage avec « tranchant sandwich », avec une partie en acier doux, le « corps » et les « joues », et l’autre partie, l’âme du futur tranchant, en acier plus dur, ici un C70, qui viendra s’insérer dans le corps, d’où le nom de « sandwich ».

Les étapes successives, réalisées à chaud, sont :

-le poinçonnage et le calibrage de l’œil d’emmanchement dans le lopin d’acier doux de départ

-la fente en deux lèvres de l'extrémité opposée pour pouvoir y insérer la « mise » (le futur tranchant)

-la soudure de la mise dans la fente du lopin, avec le chauffage de la fente pour permettre la fusion du Borax, l'agent désoxydant en poudre versé pour y introduire la mise et refermer la fente puis le chauffage au « blanc soudant » et le martelage pour la soudure correcte de l’ensemble corps plus mise.

-Le forgeage par martelage pour finaliser la forme de la hache

Des opérations seront exécutées ultérieurement telles la trempe et le meulage pour terminer l’outil.