Les élus CGT du CSE (comité social et économique) de l’entreprise Niche Fused Alumina à La Bâthie ont été choqués par l’article mis en ligne vendredi 14 avril sur les émanations de gaz dans leur usine où la direction de l’entreprise s’exprimait seule sur les incidents qui s’étaient produits. « Les déclarations de la direction ont choqué pas mal de salariés. Il y en a qui ont encore des symptômes à l’heure actuelle et 4 sont en accident de travail pour cette cause. Au total, depuis les 2 salves d’émanations de gaz, 20 personnes directement exposées ont déclaré des symptômes », soulignent les représentants du personnel. Et de préciser : « Quand on parle de symptômes, ce ne sont pas des petites manifestations, il s’agit d’irritations cutanées, de saignements de nez, de maux de tête, d’irritations oculaires, d’irritations des voies respiratoires ».
« La direction a été dépassée par les événements »
Et, les syndicalistes de pointer : « On a une autre vision des choses : on considère que la direction a été dépassée par les événements et a mis trop de temps à réagir. Les alertes ont été lancées et elles n’ont pas été entendues ».
Il faut rappeler que les 2 émanations qui se sont produites ont eu lieu au démarrage du nouveau four. Or il faut 3 semaines de montée en température constante sans ralentir si on ne veut pas mettre en danger le nouveau four. « C’est pour cette raison que le personnel a consenti à s’exposer à ces gaz, sinon on aurait pu perdre notre outil principal de production », qu’est ce nouveau four, ajoutent les élus CGT « les ouvriers ont pris sur eux. Quand le four a été arrêté par la direction, le 12 avril 2023, les 3 semaines étaient passées et un des salariés avait fait valoir son droit de retrait ».
Les élus CGT ont alerté la direction le 21 mars
Pourtant, les représentants du personnel ont « remis à la direction en CSE le 21 mars un rapport d’incident pointant l’importance du sujet en soulignant que 7 salariés [à l’époque, NDLR] avaient des symptômes ». C’était 4 jours après les premières émanations consécutives au démarrage du four (qui se sont produites le 17 et 18 mars et sont restées limitées au site de l’usine). « On a demandé un contrôle renforcé auprès du service médical afin qu’il procède à des prises de sang pour savoir qui a été contaminé ». A la suite de cet épisode, l’équipe du four à mis le masque de protection. Et les élus d’ajouer : « Pour le personnel, il n’y a pas eu de mesures de protection supplémentaires de prises que de porter le masque ».
Le four a finalement été éteint le 12 avril
« Une des personnes exposées aux émanations le 17 mars avait encore des symptômes le 30 mars. C’est là que la direction a commencé à s’inquièter du problème. Et puis l’inspection du travail a été alertée le 31 mars », rappellent les élus CGT. Sauf qu’une nouvelle phase de cuisson a eu lieu du 11 au 12 avril et que les secondes émanations se sont produites à ce moment là et se sont elles diffusées sur le territoire de la commune. C’est à ce moment là que le four a été éteint.
A lire également :