Aix-les-Bains: les mystères de la maison du diable

Une ancienne carte postale de la maison du diable. DR
Une ancienne carte postale de la maison du diable. DR

Il faut souvent remonter plusieurs siècles d’histoire et fouiller dans les récits populaires pour mieux connaître l’origine du nom d’un lieu. Située montée de la Reine Victoria à Tresserve, en surplomb du lac du Bourget, une demeure fut longtemps surnommée la maison du diable. Appelée plus récemment Bellevue ou Coëtan, elle n’est ni plus ni moins qu’un lycée privé aujourd’hui.

Trois potentielles légendes

Pour l’écrivain français Amédée Achard (1814-1875), dans l’un de ses ouvrages datant de 1862, « la maison du diable n’a vraiment rien de dangereux, même au clair de Lune ». Mais alors d’où provient cette appellation pour le moins surprenante ? Non pas d’une, ni deux mais potentiellement trois légendes.

La plus connue est celle d’une jeune bergère, Toinette, voisine de la demeure, qui venait y faire paître ses moutons dans les années 1830. Elle rencontra un jeune chasseur qui lui fit la cour puis s’en alla. La bergère disparut également. Sa mère aurait affirmé « que le diable avait pris sa fille »... un diable d’une vingtaine d’années probablement ! Dès lors, la maison où s’étaient connus les deux amoureux fut appelée maison du diable.

Selon l’écrivain, il existerait également deux autres légendes, moins connues. La seconde appartient au « genre du merveilleux », d’après Amédée Achard. Elle raconte que la maison aurait été construite par un chambérien quelque peu sorcier, « qui ne put en achever la construction, de malheureuses spéculations l’ayant ruiné, la tradition affirme que le diable est le véritable architecte de cette maison ». Une fois la construction terminée, le diable aurait tué le sorcier en emportant son âme.

La troisième légende, davantage "philosophique", rapporte qu’à une époque vivait un beau seigneur, le comte Berthold, qui courtisait toutes les filles de la région. Un jour, il rencontra une pèlerine et en devint tellement amoureux qu’il mit de côté toutes ses activités. Il lui construit une maison sur la colline de Tresserve.

Les habitants de la région, inquiets de l’emprise de la pèlerine sur le comte, pensèrent que le diable avaient pris son âme. Le comte Berthold tomba malade quelque temps plus tard et la pèlerine apparut subitement dans sa chambre. « Je suis l’âme d’une pauvre fille que vous avez séduite [...] Vous aviez péché par les femmes, c’est par une femme que vous avez souffert et pleuré », lâcha-t-elle, avant que le comte ne meurt le lendemain matin.