Valserhône : une enseignante quitte son cours après avoir reçu des projectiles

Pour montrer leur solidarité vis-à-vis de leur collègue, les enseignants du lycée ont cessé de faire cours  le vendredi 24 février entre 10 h et 12 h.
Pour montrer leur solidarité vis-à-vis de leur collègue, les enseignants du lycée ont cessé de faire cours le vendredi 24 février entre 10 h et 12 h.

Cet événement regrettable s’est produit jeudi 23 février, au lycée polyvalent Saint-Exupéry. Une enseignante a été contrainte d’arrêter son cours, alors qu’un ou plusieurs élèves de seconde professionnelle lui avaient lancé des projectiles, pendant qu’elle avait le dos tourné.

D’après nos informations, lundi soir, l’identité des responsables n’était pas encore connue, rendant de fait toute sanction impossible à mettre en œuvre. En réaction à cet incident, les professeurs ont décidé de cesser de faire cours de 10 h à 12 h « afin d’exprimer notre indignation et nos inquiétudes en raison de la dégradation du climat scolaire depuis plusieurs mois », comme ils l’ont indiqué dans un communiqué après s’être réunis en assemblée générale avec leurs représentants syndicaux. Une demi-journée banalisée aura d’ailleurs lieu ce vendredi 3 mars, dans l’après-midi, l’établissement n’accueillera plus d’élèves à partir de 13 h 30.

Le lycée « ne vit pas dans la peur »

« Il ne faut pas croire que l’on est un lycée qui vit dans la peur, tient à préciser Eric Perocheau, enseignant du lycée et représentant syndical Snes-FSU. C e n’est pas la situation que l’on vit. En revanche, il y a des conditions de travail et d’exercice difficile pour les enseignants et aussi pour les élèves, en raison d’incivilités répétées. »

Selon lui, le but de leur action consistait surtout à être solidaire vis-à-vis de leur collègue et « d’aller à l’encontre d’une forme d’autocensure et du «pas de vagues» depuis longtemps pratiqué par le Ministère de l’Education nationale ». « On aimerait que ce type de fait ne se reproduise plus, insiste Eric Perocheau. Ce n’est pas anodin d’aller au travail pour se prendre des projectiles, c’est juste inacceptable. »

Outre cet incident, les professeurs pointent un certain nombre de faits, comme des cris dans les couloirs ou des dégradations de matériel qui ne datent pas d’hier, mais perturbent les conditions d’enseignement. Des bombes artisanales avaient même été lancées dans les couloirs à une occasion. Des incivilités qui ne sont l’objet que d’une petite minorité d’élèves. « A chaque fois, c’est difficile d’identifier les élèves à l’origine de ces troubles et on aurait besoin de davantage de moyens de vie scolaire, notamment les AED (assistant d’éducation) pour gérer les flux à l’intérieur de l’établissement. Problème, année après année, on nous supprime ces moyens humains… »

Le représentant syndical déplore « un service public de plus en plus sacrifié ».

La dégradation de la barre d’externat en cause ?

Vitres cassées, faux plafonds percés, portes d’entrée sans vitre, fissures dans les murs, sols arrachés par endroit, ne constitue qu’une liste non-exhaustive des dommages subis, au fil des années, par la barre d’externat du lycée, construite en 1966. « Nous observons la montée de certaines formes de violence et une dégradation des locaux et du matériel. Cela s’inscrit dans un contexte de sous-investissement de la Région dans la rénovation de nos bâtiments dont l’état délabré a déjà été dénoncé les années précédentes », indiquent les enseignants dans leur communiqué. Des travaux devraient être engagés en 2024.