La visite était prévue depuis un moment, mais le contexte l’a rendue un peu particulière. Le ministre de l’Éducation Nationale, Pap Ndiaye, s’est rendu à l’école élémentaire le Picolet à La Motte-Servolex ce jeudi 23 février, au lendemain du meurtre d’une professeure d’espagnol dans un lycée de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques). Sa tournée a cependant commencé sur un ton bien plus léger puisque le ministre s’est rendu dans une classe de primaire pour assister à une épreuve de rallye mathématiques, dans laquelle les élèves devaient résoudre un problème. Il a réitéré l’expérience dans une classe de grande section où les enfants s’adonnaient à un petit exercice de logique. L’occasion aussi pour les enseignantes d’échanger brièvement avec lui et de lui faire des retours sur les systèmes pédagogiques mis en place ces derniers temps dans les classes.
Le drame prend le dessus
Finalement, face à la presse, le ton est devenu plus solennel. Peu de place pour le local ici, le drame de Saint-Jean-de-Luz est dans toutes les bouches et prend le pas sur tous les autres sujets possibles. Pap Ndiaye a ainsi réaffirmé son « émotion et la solidarité de toute la nation » face à cet événement. « Maintenant, c’est le temps de l’enquête. Le procureur va s’exprimer dans peu de temps pour fournir le calendrier ainsi qu’un certain nombre d’éléments. Aujourd’hui, c’est aussi le temps de la minute de silence qui va être instituée dans les collèges et lycées de tout le pays à 15 heures ce 23 février. Et bien entendu, je suivrai les développements et le travail mené par les enquêteurs. »
Pap Ndiaye a aussi mis en lumière le soutien psychologique fourni aux élèves et à l’équipe éducative de Saint-Jean-de-Luz, l’occasion de revenir sur sa décision d’augmenter les places disponibles au concours de psychologues de l’Éducation Nationale. « Pour ce concours, nous avons augmenté les places de 20 %, donc nous faisons un effort, précise Pap Ndiaye. Nous avons une préoccupation en matière de santé scolaire, notamment à propos de certains comportements ou troubles psychiatriques, et la crise sanitaire n’a pas arrangé les choses. Quant à faire un lien entre la situation générale et ce qui s’est passé à Saint-Jean-de-Luz, bien évidemment je ne le ferai pas, nous attendons les conclusions de l’enquête avant tout. » D’après les premiers éléments, le jeune qui a tué sa professeur aurait en effet des troubles « de nature psychiatrique ».
Cette visite était la première étape d’une tournée dans les Pays de Savoie, puisque le ministre se rendra également, jeudi 23 et vendredi 24 février, dans des établissements à La Plagne, Albertville, La Chapelle-Saint-Maurice, Annecy et Rumilly.