Savoie : elles créent l’association Je suis Ukraine pour aider leur pays et les réfugiés

Elles étaient déjà en France lorsque les premières bombes se sont abattues sur leur pays, l’Ukraine. Olga Lutska, née dans la région de Volhynie, vit alors à Chambéry depuis plusieurs années, et Svitlana Lazareva, originaire de Dnipro, a rejoint Aix-les-Bains 5 jours seulement avant l’attaque de la Russie, le 24 février 2022. Elles ont tout de suite participé à des actions solidaires avant de créer «Je suis Ukraine», en mai.

« C’est très compliqué pour eux de vivre ici »

Cette association caritative permet d’officialiser leur démarche et de rassurer les donateurs. « Pour nous, c’est très important que ça soit envoyé aux bons endroits et vraiment aux personnes qui ont besoin d’aide », explique Olga, responsable adjointe d’une boutique de prêt-à-porter de Chambéry.

Je suis Ukraine a une double mission : d’une part le soutien et la solidarité avec le peuple ukrainien, d’autre part l’accueil et l’accompagnement des réfugiés et expatriés ukrainiens sur le territoire français. L’association, dont le siège est à La Motte-Servolex, compte aujourd’hui une dizaine d’adhérents actifs. Sur son groupe Whatsapp, la communauté des nouveaux arrivants – essentiellement sur le secteur de la Savoie – dépasse les 340 personnes.

L’association est à leurs côtés pour «  les aider avec des informations, des vêtements, de l’alimentation, de l’emploi », détaille Svitlana. Mais cette population évolue sans cesse. Certains réfugiés rentrent dans leur pays pour quelques semaines ou mois, d’autres décident d’y retourner définitivement. « Il y en a qui sont déjà revenus. C’est très compliqué pour eux de vivre ici. Les femmes sont sans leur mari et, pour les adolescents, c’est encore pire psychologiquement », observe Olga.

« Les gens pensaient que ça durerait très peu de temps », rappelle Natalya Yakovyshena, enseignante-chercheuse à l’université Savoie Mont Blanc (USMB), arrivée d’Ukraine en mai 2022 dans le cadre d’un projet scientifique, qui aide l’association sur la partie langue française (cours, visites guidées…). Cela n’empêche pas Svitlana d’être encore contactée par des compatriotes qui aimeraient rejoindre la France, mais sont freinés par les difficultés d’accès au logement social et la diminution des aides de l’État.

Des colis pour les réfugiés, les hôpitaux et les soldats

Un an après le début de la guerre, Je suis Ukraine dispose d’un local à Bassens et poursuit ses collectes d’aide humanitaire (vêtements chauds, médicaments, kits de premiers secours, produits d’hygiène, nourriture…). « C’est pour les hôpitaux, les gens handicapés, les blessés, les réfugiés aussi qui ont quitté leur maison, et les soldats », indique Olga. Les colis sont préparés le mercredi et envoyés le samedi à bord de camionnettes, assurant une liaison régulière avec l’Ukraine, avant d’être dispatchés par la poste locale. « On est toujours en contact avec les associations ukrainiennes en Ukraine et avec nos bénévoles, qui sont nos amis. »

L’association participe à des braderies et marchés pour réunir des fonds et a aussi organisé des événements, comme un Noël ukrainien ou une messe orthodoxe. Pour recréer un petit bout d’Ukraine loin de ce pays.

Plus d’infos : groupe Facebook ASSOCIATION « JE SUIS UKRAINE » et site www.je-suis-ukraine.fr.