Les Saisies
Le 26 janvier 2023, dans la nuit, Alexis et sa compagne se prennent la tête sur le trottoir, une fois de plus. Celle de trop. Malgré la présence d’amis, ils hurlent l’un sur l’autre. Et dans le restaurant d’en face, les propriétaires, lassés de ces nuisances sonores récurrentes, sortent et invitent la petite bande à aller crier ailleurs. Alexis s’éloigne un moment, pas ses amis ni sa compagne qui restent sur place ce qui provoque un pugilat entre les deux groupes. Le prévenu revient à la charge et dans le mouvement, la jeune femme prend un violent coup de poing et termine inconsciente, allongée dans la neige. À la juge Michelle Raffin qui cherche des explications, Alexis répond: « Je suis revenu pour terminer la discussion, mais ce n’est pas moi qui l’ai frappée. Au contraire, je me suis fait fracasser dans l’histoire ! »
Le hic, c’est que la victime, qui a repris conscience à l’hôpital, le désigne, tout en redoutant qu’il aille en prison pour une mesure d’éloignement entre les deux. Tout comme un autre témoin qui assure que c’est bien Alexis « qui l’a allongée ».
« Vous n’aviez pas le droit d’être avec elle ! », confirme la juge. « Oui, mais nous sommes amoureux, elle m’a recontacté et je suis retourné avec. »
Le procureur Jean AiIhaud rappelle qu’une femme meurt sous les coups de son conjoint tous les trois jours et regrette que, quand certains vont à la montagne pour skier, d’autres préfèrent consommer de l’alcool et des stupéfiants.
Puis il indique : « C’est elle qui affirme que le prévenu l’a frappée malgré la mesure d’éloignement, et les autres témoignages concordent, ce qui permet de caractériser les violences. » Il demande une peine de 9 mois de prison avec sursis probatoire 24 mois. À la barre, Alexis secoue la tête et insiste, ce n’est pas lui.
Maître Salvisberg évoque la relation tumultueuse et cette certitude que ces deux-là ne doivent plus vivre ensemble. En revanche, il insiste sur la rixe, les coups qui fusent de parts et d’autres et la difficulté d’affirmer avec certitude que c’est bien son client qui a donné le coup de poing : «Le doute subsiste, conclut-il, je plaide la relaxe. »
Alexis est condamné à 8 mois de prison dont deux ferme avec détention à domicile sous surveillance électronique. Il a également interdiction d’entrer en contact et de paraître à Hauteluce.