Une histoire trouble
Nul ne sait réellement quelle est l’origine du « Nant Benoît »… Ce pourrait être les premières lignes d’un roman plein de suspens, et pourtant, c’est bien de l’ancienne cure dont il est question. Si on peut être sûr qu’elle abrita un temps des prêtres, sa création reste nébuleuse.
Le père Cullet semble penser qu’en 1905, la cure était un monastère, sans pour autant apporter de preuves tangibles. Probablement construit dans les années 1600, il est quasiment certain que le bâtiment a été vendu dans les années 1700 à un certain Deléans dont on retrouve traces dans les archives en tant que curé de Saint-Paul. Cependant, lors de la réalisation de la mappe sarde en 1732, le bâtiment ainsi que ses alentours proches sont notés « propriété de la cure de Saint-Paul ».
À la Révolution Française, un des descendants des Deléans revendique la propriété de la cure, ce qui évite que celle-ci soit saisie. Elle sera restituée plus tard à la paroisse.
Un lifting avant la révolution
Durant les années 1750-1760, il semblerait que le bâtiment d’origine ait été fortement modifié pour prendre sa forme actuelle. Le linteau de la porte d’entrée indique d’ailleurs l’année 1757.
Jusqu’en 1865, le presbytère fera l’objet de nouveaux travaux, visant à cimenter les murs dégradés par l’humidité causée par la présence proche du ruisseau et la suppression d’une fosse d’aisance.
En 1920, l’électricité y est installée. Divers travaux d’aménagement d’intérieur suivent alors. En 1922, l’écurie de la bâtisse est transformée en salle de catéchisme avant d’être inondée par le nant Benoît en 1969.
Faire vivre le village
Le « Nant Benoît » a été occupé jusqu’en 1997. Depuis, les murs sont froids et le bâtiment se dégrade. Dans l’impossibilité de prendre à sa charge la restauration de l’ancienne cure, la mairie a récemment décidé de la mettre en vente.
Si d’importants travaux sont à prévoir, le bâtiment est idéalement situé dans une zone où nulle construction n’est possible avec du terrain, à proximité d’écoles et de la mairie, à équidistance d’Albertville et de Moûtiers. Certains éléments de style sont encore présents et peuvent apporter du cachet à de futurs appartements.
La demande locative sur le secteur étant importante, un investisseur aurait alors tôt fait de louer les 4 appartements qu’il est possible de détailler à l’intérieur du « Nant Benoît » aujourd’hui à l’abandon.
Après déjà une dizaine de visites, la mairie n’a pas encore trouvé le porteur de projet prêt à relever le défi de plus de 400 ans d’histoire…