Beaufortain : fromage beaufort, les jeunes à l’honneur

Beaufortain

Ils ont entre 16 et 21 ans et viennent tous des vallées de production de la précieuse AOP. Les jeunes présentés sur les nouvelles affiches publicitaires pour le fromage Beaufort sont tous les quatre déjà très impliqués professionnellement, malgré leur jeune âge. Parmi eux, trois garçons, une fille. Une répartition assez proche de la réalité, puisque sur les 1 100 emplois générés par la filière au total, 20 % sont des femmes.

Excepté cette jeune fille, tous ont aussi déjà un pied dans l’agriculture grâce à leurs parents. Là encore, un ancrage familial qui se retrouve dans la plupart des exploitations, comme nous le confirme Sophie Castaing, en charge des relations presse. « Dans au moins 90 % des cas, quand il y en a qui arrivent en fin de « carrière », il y a des enfants, des petits enfants ou des neveux qui reprennent. »

Mais alors, qui sont ces jeunes beaufortains qui rêvent de devenir agriculteur, malgré les conditions parfois difficiles du métier ?

Lise Marin-Lamellet, 16 ans

Lise a 16 ans. Elle est originaire d’Hauteluce et est aujourd’hui en première en baccalauréat professionnel conduite et gestion de l’entreprise agricole (CGEA) à la Maison Familiale et Rurale (MFR) « Les Dronières » en Haute-Savoie. L’enseignement, basé sur l’alternance, lui permet de se former concrètement à la polyvalence des métiers d’une entreprise agricole tout en acquérant une connaissance approfondie de l’agroécosystème.

« J’ai choisi cette filière car, depuis mon plus jeune âge, même si mes parents ne sont pas agriculteurs, j’aime aller à la ferme et prendre soin des animaux. Je réside à Hauteluce, j’ai la chance de vivre dans une région riche en terres agricoles » confie-t-elle.

Arthur Bochet, 21 ans

Arthur s’est d’abord pris de passion pour les machines. Puis son goût pour les vaches et l’élevage en général s’est révélé au cours de ses études. D’abord un baccalauréat professionnel agroéquipement au lycée Reinach de La Motte-Servolex, puis un BTS analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole (ACSE) au lycée de Cibeins dans l’Ain.

Il porte un regard humble et empreint de responsabilité sur son avenir : « Ce sera une fierté de reprendre la ferme qui m’a vue grandir et de faire perdurer l’outil de travail pour lequel mon père et mon oncle se sont levés chaque jour de leur vie, que ce soit cette génération, mais celles d’avant aussi. J’ai pour vocation de maintenir l’image de qualité d’une exploitation en zone AOP Beaufort avec la gestion d’un cheptel type et la conservation du système alpage sur notre belle vallée de Roselend. »

Martin Laurent, 20 ans

Martin, lui, voudrait devenir fromager. Déjà tout petit, il observait les gestes des employés de la coopérative laitière du Beaufortain dirigée par son père et suivait la fabrication du fromage en alpage aux côtés de sa sœur. Titulaire d’un baccalauréat scientifique et d’un BTS sciences et technologies des aliments (STA), il poursuit aujourd’hui ses études en licence professionnelle en alternance à la coopérative de Saint-Sorlin-d’Arves en fabrication de Beaufort.

Il a déjà une idée assez précise de la voie qu’il voudrait suivre : « Par la suite, j’aimerais travailler en alpage, au plus près des animaux, dans cette nature grandiose qui nous entoure, ce serait une expérience magnifique avec toute la sensation de liberté que cela représente, avant de retourner en Coop. »

Le beaufort en chiffres

Poids des meules : 20 à 70 kg

Dimensions : 11 à 16 cm de hauteur, 35 à 75 cm de diamètre

Terres exploitées pour les besoins de la production : 450 000 hectares qui recouvrent les 2/3 de la Savoie

Nombre d’exploitations : 390

Nombre d’emplois dans la filière : 1 000

Cheptel total : 17 000 vaches laitières, Tarines et Abondances

Production totale : 129 000 meules en 2019 soit 5 160 tonnes

Quantité de lait nécessaire à la fabrication d’un kg de beaufort : 10,5 kg