Parmi leurs intentions, assassiner le président
Assassiner le président de la République, à l’aide d’un couteau en céramique, tel avait été l’un des projets fomentés par le groupuscule d’ultradroite identitaire, les Barjols, qui se retrouve aujourd’hui mardi 17 janvier 2023, et pour trois semaines, devant le tribunal correctionnel de Paris pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme ».
Treize militants (11 hommes et 2 femmes âgés de 26 à 66 ans) sont à la barre, tous affiliés à ce groupuscule identitaire (Barjols est le nom donné par les Maliens aux légionnaires français pendant l’opération Barkhane, au Sahel) dont Jean-Pierre Bouyer, le meneur du mouvement, qui a fait partie du groupe. Isérois et ancien garagiste reconverti en directeur d’exploitation forestière au Gabon et à tendance survivaliste, paramilitaire et adepte du grand remplacement.
L’antiterrorisme qui les surveille enregistre une série de propos, au téléphone, sur les réseaux sociaux ou encore lors de réunions, concernant des velléités de putsch, de s’en prendre à Emmanuel Macron, d’enlever des députés ou bien encore dans leur lignée extrémiste et raciste, de brûler des mosquées, d’assassiner des migrants.
C’est Jean-Pierre Bouyer lui-même qui propose à ses acolytes de s’en prendre au président en le frappant à coups de couteau en céramique. « Tu dois être le prédateur qui doit éliminer celui ou ceux qui cherchent à te nuire. C’est le cas de nos jours avec ce petit clown », écrit-il sur Facebook le 16 octobre 2018 », rapporte BFMTV. Le petit clown étant Emmanuel Macron, qu’il qualifie aussi de petit dictateur hystérique.
Ces activistes, Jean-Pierre Bouyer et trois autres membres aux intentions malfaisantes ont été arrêtés alors qu’ils se retrouvaient chez l’un d’eux pour une réunion secrète. L’antiterrorisme craignant un passage à l’acte imminent. Seront retrouvés dans la voiture du meneur un couteau, du matériel de survie, une bible et un gilet militaire.
Des arrestations qui seront suivies d’autres dans cette nébuleuse d’extrême droite et des Barjols. Notamment en 2020, celle de Denis Collinet dirigeant des Barjols.
Des propos excessifs, des intentions et pas d’acte criminel
Venant de toute la France, les 13 prévenus n’ont jamais eu affaire à la justice. D’aucuns sont détenteurs d’armes, mais aucune de leurs intentions n’a été concrétisée. L’avocate défendant Jean-Pierre Bouyer, Maître Olivia Ronen, parle d’homme en colère contre la République, contre le président, « Il avait une colère à l’encontre du gouvernement, et ce n’était pas le seul. Il avait une colère aussi du fait des hausses des taxes, mais ce n’était pas du tout en envisageant quelque chose contre le président de la République, mais plutôt en manifestant et pas autre chose ».
« Il est établi que les projets d’actions violentes conçus par les membres du groupe des Barjols (…) visaient exclusivement à troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur », ont bien dû conclure les magistrats instructeurs, après quatre ans d’enquête plutôt infructueuse.
Une absence d’actes criminels qui a amené la justice à renvoyer le procès devant le tribunal correctionnel et pas aux assises. « Il n’y a pas le commencement d’un acte matériel, rien n’a jamais été prévu, il n’y a pas de repérage, pas de plan », estime auprès de BFMTV.com Me Gabriel Dumenil, l’un des défenseurs », rapporte BFMTV.
Le procès doit se poursuivre jusqu’au 3 février.