Covid : le nouveau sous-variant XBB.1.5., dit « Kraken », peut-il s’imposer en Europe ?

Le nouveau sous-variant XBB 1.5 se propage beaucoup plus rapidement que les précédents.
Le nouveau sous-variant XBB 1.5 se propage beaucoup plus rapidement que les précédents. - Illustration Pexels

XBB 1.5., kézako ?

C’est un sous-variant Omicron, apparu lui-même il y a un an et qui a donné naissance à plusieurs centaines de sous-lignages. Le « X » désigne un recombinant, c’est-à-dire un assemblage de deux variants Omicron déjà existants, en l’occurrence, ici BJ.1 et BM.1.1.1. Sur les réseaux sociaux, certains le surnomment « Kraken », du nom du monstre marin issu des légendes scandinaves, car il est décrit comme très contagieux et résistant aux défenses de nos anticorps développés par les vaccins ou suite à une contamination.

Où est-il présent ?

Ce sous-variant est en train de surpasser aux États-Unis le variant BQ.1.1., majoritaire lors de la neuvième vague, selon les données du Center for Disease Control and Prevention (CDC). Il est présent en France mais pas de façon inquiétante pour le moment : au 2 janvier, seuls 15 cas de XBB.1.5 ont été recensés par séquençage, indique Étienne Simon-Lorière, responsable de l’unité de génomique évolutive des virus à ARN à l’Institut Pasteur. En Chine, où le Covid flambe, c’est un autre variant, le BF 7 qui est majoritaire. Mais pour Samuel Alizon, directeur de recherche au CNRS, « XBB.1.5 serait plus à surveiller, plutôt que BF.7 »

Faut-il s’inquiéter ?

Difficile à savoir pour le moment. Pour Mircea Sofonea, épidémiologiste à l’Université de Montpellier, il se pourrait que XBB.1.5 « arrive à infecter plus facilement des personnes qui présentent déjà une immunité, donc celles qui ont été déjà infectées ou qui ont été vaccinées ». Et les admissions à l’hôpital de patients Covid sont reparties à la hausse il y a plus d’un mois aux États-Unis. À l’inverse, pour Étienne Simon-Lorière, les premières données sur ce sous-variant sont pour le moment plutôt rassurantes et laissent penser qu’il ne provoquerait pas plus de formes graves que les autres souches d’Omicron.

« Les projections pour la suite sont impossibles, notamment car tout dépendra de « l’immunité croisée », de la part de population à jour de sa vaccination et des comportements des citoyens », détaille Samuel Alizon. On ne sait pas encore très bien « dans quelle mesure une personne infectée ces dernières semaines par BQ.1.1, par exemple, risque d’attraper un variant de la sous-famille XBB ces prochains mois ». Entre-temps, rappelons-le, cela vaut le coup de mettre à jour sa vaccination : la quatrième dose de vaccin Covid est ouverte à tous et continue d’être la meilleure protection contre les formes graves de la maladie.