Adèle Duportal incarne Hannah dans son spectacle du même nom. Elle incarne une jeune femme qui traverse les âges, les années : 1832, 1902, 1942, 1992, 2012 et… 2022.
Hannah est surtout porteuse de symboles tels que la kippa, la croix, la burka, ainsi que de drapeaux divers : européen, arménien, syrien… Le personnage pousse à la réflexion, et permet de s’interroger sur le devoir de mémoire.
Nous sommes imprégnés de dates apprises, transmises, connues, parfois même vécues mais que signifient-elles au juste ? Que signifie la devise liberté, égalité, fraternité ? La laïcité, qui est l’étranger ? Que signifie être Français, être Européen ? Que représentent ces symboles, de quoi sont-ils porteurs ? Hannah ne possède pas les réponses, elle ne donne pas d’opinion.
Elle invite, simplement, avec son prénom miroir, qui commence et se termine par les mêmes lettres, les habitants du 21ème siècle, des jeunes adultes, la jeune génération à se positionner, à s’interroger et à trouver leur place dans l’histoire. Actualité oblige, Hannah, libre et indépendante, peut devenir un symbole fort, au milieu d’une actualité entachée par la répression que vivent les femmes iraniennes. Mais chacun peut interpréter la pièce et son personnage central comme il le veut, en choisissant de faire appel à son libre arbitre, de laisser libre cours à ses propres interprétations. Hannah, par la puissance du texte et de l’expression corporelle, continue de servir notre devoir de mémoire en toute neutralité.