« Si on m’offrait un animal, je ne le voudrais pas. Pourtant, Dieu sait que j’aime les animaux », lance tout net Michèle Sicco. Cette sexagénaire est responsable du chenil d’Arlysère depuis une vingtaine d’années. Pour elle, « un chien, c’est très personnel. Il faut un coup de cœur entre les deux êtres. Si une personne souhaite adopter ou acheter un chien, c’est une décision mûrement réfléchie de sa part, personne ne lui impose. On n’offre pas un être vivant à Noël ! »
Si Michèle se montre aussi véhémente, c’est qu’elle garde en mémoire la seule occasion où elle a accepté de faire adopter un chien comme cadeau de Noël. « J’ai eu le cas une fois en vingt ans, des enfants voulaient offrir à leurs parents dont le chien venait de décéder. Ils croyaient bien faire, mais quand les personnes ont vu arriver le chien, elles ont dit non. Donc ils l’ont ramené. Et je comprends, parce que c’est un choix personnel. » Cette amoureuse des animaux assure qu’il ne faut jamais faire le choix pour une tierce personne.
« Parfois, on me dit «ma voisine a perdu son chien, j’aimerais bien venir voir au chenil», je réponds «d’accord, mais vous ne repartirez pas avec un chien. » » Selon Michèle, c’est le même engagement que pour un enfant. « C’est dans la durée, il faut l’assumer. Vous prenez un chien, vous allez jusqu’au bout de sa vie. Ce n’est pas le cas de ceux qui sont ici. En général, ils ont des grandes histoires avant. Il y a des belles histoires, mais aussi des vilaines histoires. »
