Des postes de profs en moins en 2023
La baisse du nombre d’élèves dans les établissements scolaires ne cesse de se poursuivre. Environ 50 000 de moins en 2022, 63 748 pour le primaire et 840 pour le second degré en 2023 ; entre 2017 et aujourd’hui, les écoles maternelles et primaires ont perdu 300 000 élèves.
Une baisse moins importante dans le secondaire due à l’intégration, l’année dernière, de 20 000 élèves ukrainiens.
Face à cette hémorragie, l’Éducation nationale annonce, à hauteur de 1 165, la baisse du nombre de postes de professeurs sur l’ensemble du territoire français. 667 équivalents temps plein « en moyen d’enseignement » (présence effective d’un professeur devant une classe) en moins dans le premier degré et 498 en moins dans le second degré.
« Dans le détail, 667 postes de professeurs des écoles dans le premier degré (soit -0,2 %) et 498 postes d’enseignants dans le second degré seront supprimés. L’académie de Paris est celle qui perd le plus de postes, avec 337 équivalents temps plein en moins (155 dans le primaire et 182 dans le secondaire), suivie par Lille (310 ETP en moins) et la Normandie (204) », détaillent nos confrères de France Info.
« Cette baisse du nombre de professeurs est sans comparaison avec la chute drastique du nombre d’élèves. Si l’on avait suivi la courbe démographique, nous aurions dû avoir 5 000 professeurs en moins dans le premier degré. Au lieu de ça, onze académies, soit un peu plus du tiers d’entre elles, resteront stables ou bénéficieront de créations de postes notamment en Ile-de-France, dans le Sud-Est ou en Guyane, décrypte Édouard Geffray. Et dans le second degré, là encore un tiers des académies seront à zéro ou en positif. Les autres perdront des postes mais ce taux d’encadrement permettra de faire face à l’heure et demie de mathématiques redevenue obligatoire en première au lycée » a exposé le ministère de l’Éducation nationale.
Moins de naissance donc moins d’élèves
La France compte au fil des années de moins en moins de naissances. 100 000 de moins qu’il y a 10 ans (822 000 en 2012 contre 738 000 en 2021). Mécaniquement, cela entraîne, la baisse des effectifs scolaires. Et ainsi de suite avce cette baisse annoncée du nombre de postes de profs.
Les autres annonces
Dans ce contexte, le plafonnement des classes maternelles et primaires, les grandes sections, les CP et CE1, devrait être maintenu à 24. Et le nombre moyen d’élèves par classe devrait lui aussi continuer à baisser et descendre sous les 21,5 élèves en 2023. Comme le dédoublement des grandes sections à 12 élèves en éducation prioritaire.
Le ministère prévoit en outre la création de 100 emplois de conseillers principaux d’éducation, l’ouverture de classes Ulis dans les deux niveaux. On attend aussi la création de 4 000 postes d’AESH.
Le taux d’encadrement des élèves va continuer de s’améliorer dans le primaire, avec environ 6 professeurs pour 100 élèves, contre 5,5 en 2017, et se stabiliser dans le second degré a aussi annoncé le ministère.
Les réactions syndicales
Face à de telles pertes de postes, notamment pour la première fois dans le primaire, les syndicats déplorent les choix faits par le gouvernement. Espérant avec cette baisse d’effectifs, l’opportunité d’une meilleure réponse aux besoins des élèves et du service public d’éducation. « Cette première carte scolaire du nouveau ministre est très décevante, c’est la première fois qu’on perd des postes dans le premier degré depuis plusieurs années. On aurait dû profiter de cette baisse démographique pour doter l’école de moyens de remplacement, de postes Rased (d’aide aux élèves en difficulté)… afin qu’on puisse souffler dans nos classes. Au lieu de quoi, une académie comme celle du Nord perd 150 postes et on sait déjà que la rentrée va être terrible avec des fermetures de classe et des effectifs qui ne seront pas allégés » a déploré, au journal Le Parisien, Guislaine David, cosecrétaire générale du SnuiPP-FSU.