Ce mardi 6 décembre, le juge du tribunal administratif de Grenoble a donné raison à France Nature Environnement (FNE) en annulant l’autorisation de la centrale hydroélectrique sur la Sallanche.
Pourquoi cette annulation ?
Selon l’association environnementale, cette centrale hydroélectrique « mettait gravement en péril le bon état du cours d’eau et toute sa faune aquatique. » Pour FNE, il s’agit d’une « victoire totale et exemplaire. » Ainsi, le juge a ordonné la démolition du seuil qui avait déjà été construit, afin que la continuité écologique soit rétablie.
France Nature Environnement explique son recours contre son installation : « La réalisation de cet ouvrage réduirait de plus de moitié le débit du cours d’eau, classé en réservoir biologique. »
Une menace sur la biodiversité
Un réservoir biologique est la partie d’un cours d’eau qui permet de maintenir la biodiversité dans tout le réseau hydrographique, à condition que ses connexions avec le reste du réseau hydrographique soient assurées. « Perturber le fonctionnement d’un réservoir biologique, c’est menacer la biodiversité aquatique dans tous les cours d’eau qui lui sont connectés et en particulier ceux situés à son aval », ajoute l’association.
FNE argumente. Pour eux, prélever de l’eau dans cette zone serait une hérésie. « C’est exactement ce qu’a retenu le juge du tribunal administratif pour annuler ladite autorisation. »
Une réduction de 50 % de l’hydrologie
La prise d’eau qui devait être créée aurait réduit de plus de 50 % l’hydrologie sur le tronçon concerné. « Cela aurait mis en péril l’objectif d’atteinte du bon état des eaux. »
Un impact sur les cours d’eau
FNE rappelle que si l’hydroélectricité est considérée comme une source d’énergie propre, locale et renouvelable, ses impacts sur les cours d’eau peuvent être considérables. « Les ouvrages constituent des obstacles au libre écoulement des eaux mais aussi au transport des sédiments ou à la circulation des espèces aquatiques. »
Elle estime que la part de la petite hydroélectricité « promet une faible contribution dans les objectifs de la transition énergétiques, en raison de son potentiel limité. »
Par ce jugement, le juge a rappelé : « Garantir la continuité écologique est primordial pour le bon état de nos milieux aquatiques et de la biodiversité. Et que la petite hydroélectricité ne peut se développer à ses dépens. »