Ugine : Sébastien distribue des carburants... et des conseils

Sébastien accompagné par Marielle et une petite chatte recueillie à la station.
Sébastien accompagné par Marielle et une petite chatte recueillie à la station.

« C’était un peu compliqué, pendant deux-trois jours, on vendait tout le stock, mais il y avait d’autres journées sans aucune vente, un mois d’octobre pas facile avec deux salariées », concède Sébastien Vernier, 44 ans, commerçant dans l’âme et indépendant de l’enseigne.

« Il fait travailler tellement de salariés »

Septembre fut bon avec des livraisons avant les restrictions : « Oui, par rapport à Avia et Carrefour Market, j’ai eu plus de carburants qu’eux, quelques fois du GNR (gazole non-routier, NDLR) uniquement, mais ça n’a pas compensé les jours avec les seules ventes de la boutique. »

Le blocage des raffinerie par la CGT lui fait dire avec ironie : « Je comprends qu’il y ait eu une grève, avec 4000 euros mensuels de salaire demandé sur treize, quatorze mois, on a du mal à vivre aujourd’hui, plus une prime de 7400 euros, j’ai honte ! Comment expliquer cela à celui qui est au Smic (1680 € brut, NDLR) avec un travail plus difficile à l’usine ? »

Compréhensif à propos du salaire augmenté de 52 % du PDG de Total : « Cela peut choquer, mais pourquoi pas ? C’était un rattrapage après l’avoir baissé en 2020 et ça a été mal interprété. On est dans un pays capitaliste et il fait travailler tellement de salariés ! C’est facile de tirer dans les pattes de Total qui ne gagne pas d’argent avec les stations. » Sébastien souligne une autre réalité : « En France, on est parmi les pays qui vendent le carburant le moins cher, soyons fiers d’une entreprise française performante (...) »

Revenant à ses produits, le gérant uginois explique un détail technique : « Grâce à l’additif Total, aucune humidité pouvant gripper un injecteur qui coûte 300 euros, c’est aussi 93 % en moins d’encrassement dans le moteur et on fait plus de kilomètres. Avec le trajet, aller dans les grandes surfaces d’Albertville pour deux centimes de moins et un carburant de moins bonne qualité... »

Plus de kilomètres et moins d’encrassement

Surtout que Sébastien apprécie et entretient le lien avec sa clientèle locale : « Les clients sont sympas ici, je n’ai jamais à me plaindre, aucun soucis. Je ne veux pas d’automates de paiement le jour, j’aime voir les gens, discuter avec eux, échanger un sourire dans la boutique. Pour moi c’est important et on me dit souvent ’’les stations comme vous on n’en trouve plus ».

En fait, Sébastien Vernier semble perçu comme un bon patron, en premier par ses salariées. Et en ami des animaux, en faisant des dons à leurs associations de défense. L’« humanité » est son véritable carburant.