Un vaste coup de filet contre deux réseaux d’escroquerie aux comptes personnels de formation (CPF) a permis l’interpellation de 14 personnes, mardi 15 novembre. Dix hommes et quatre femmes, arrêtés à Paris et à Toulouse, ont été placés en garde à vue dans le cadre de deux enquêtes distinctes, a indiqué le parquet de Paris, confirmant les informations du Parisien et du Monde.
Les interpellés sont soupçonnés d’être impliqués dans deux réseaux, possiblement liés, qui obtenaient frauduleusement de l’argent de la Caisse des dépôts depuis 2021, grâce à des sociétés de formation fictives. Le préjudice total est vertigineux, estimé à plus de 8 millions d’euros.
Les investigations, coordonnées par le Service central du renseignement criminel (SCRC), portent sur des faits qualifiés d’escroquerie en bande organisée, blanchiment en bande organisée, faux et usage de faux et associations de malfaiteurs.
Une arnaque devenue très courante
Depuis 2019, le compte personnel de formation – que toute personne en activité dispose – est crédité en euros, et non plus en heures. Ce qui permet aux bénéficiaires de choisir leur formation auprès de l’organisme de leur choix, mais qui a aussi donné des idées à des personnes mal intentionnées.
En créant des sociétés de formation fictives, et en ayant recours au hameçonnage via des démarches téléphoniques et des SMS, les escrocs ont réussi à détourner les droits à la formation de nombreuses personnes – et ainsi des fonds de la Caisse des dépôts (CDC), qui gère le CPF.
Une fois l’argent versé par la CDC, il était ensuite viré sur de nombreux comptes rebonds à l’étranger, comme en Allemagne, aux Émirats Arabes Unis, au Royaume-Uni, au Maroc ou encore au Portugal. À ce stade, la justice a pu saisir 1,6 million d’euros et bloqué plus de 500 000 euros qui étaient en cours de décaissement à la CDC.