Une semaine après la vive altercation entre le présentateur Cyril Hanouna et le député LFI Louis Boyard sur le plateau de « Touche pas à mon poste », l’Arcom se saisit de l’affaire. Le directeur général de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ex-CSA), Guillaume Blanchot, a entrepris de « saisir le rapporteur indépendant, membre du conseil d’État », a annoncé le régulateur ce jeudi 17 novembre.
Jeudi 10 novembre, le présentateur de « TPMP » s’était emporté contre Louis Boyard, qui venait d’accuser « les cinq personnes les plus riches » de France d’« appauvrir l’Afrique », en citant Vincent Bolloré, propriétaire du groupe Canal + qui détient C8. « Abruti », « tocard », « merde », lui avait alors rétorqué Cyril Hanouna.
Dans un communiqué, l’Arcom indique que Guillaume Blanchot « a considéré que ce dossier portait sur des faits susceptibles de justifier l’engagement d’une procédure de sanction, compte tenu des mises en demeure déjà prononcées par le passé à l’égard de C8. »
D’une amende à une suspension du programme
C’est donc au conseiller d’État Bertrand Dacosta de décider s’il est nécessaire ou non d’instruire une procédure de sanction contre C8. Si tel est le cas, il mènera une enquête afin de proposer à l’Arcom une possible sanction contre la chaîne du groupe Canal +. Cette procédure devrait prendre plusieurs semaines.
Le régulateur de l’audiovisuel dispose d’un large éventail de sanctions, allant d’une simple mise en demeure, au retrait de l’autorisation d’émettre la chaîne. L’Arcom peut également infliger des amendes – en 2017, C8 avait déjà reçu une amende de 3 millions d’euros pour un canular jugé homophobe dans l’émission de Cyril Hanouna. Autre sanction possible : la suspension du programme.
Poursuites en série
En plus de passer entre les mains de l’Arcom, l’affaire pourrait également arriver entre celles de la justice. Chacun leur tour, Louis Boyard et Cyril Hanouna ont annoncé porter plainte. Le premier pour « injure publique », le second pour « diffamation ».
Le député Insoumis a également réclamé l’ouverture d’une commission d’enquête par l’Assemblée nationale sur la « concentration des médias et plus spécifiquement sur les financements de l’empire Bolloré ».