Rognaix aux petits soins des importantes colonies de chauve-souris

Rognaix abrite d’importantes colonies de chauve-souris.
Rognaix abrite d’importantes colonies de chauve-souris.

Dormant le jour la tête en bas, vivant la nuit, toujours prêtes à surgir là où on l’attend le moins, la chauve-souris est décidément loin du fonctionnement des humains. Cet éloignement en fait un animal incompris, bouc émissaire tout désigné pour construire des légendes de suceurs de sangs et de monstres sanguinaires. Les chiroptères (autre nom de la chauve-souris) sont pourtant bien loin de l’image de Dracula. Comptant 36 espèces différentes sur le sol Français (toutes protégées), plus d’une vingtaine d’entre elles ont élues domicile en Savoie. Grandes mangeuses d’insectes, elles sont les alliés des jardiniers et des bons vivants soucieux de passer des soirées sans moustiques.

Chauve-souris, cherche gîte et couvert

Malheureusement, dans le ciel nocturne, la vie n’est pas toujours rose et les petits mammifères peinent à survivre. En effet, l’utilisation de pesticide fait chuter la quantité d’insectes disponible à leur menu, à laquelle s’ajoute une diminution des abris disponible. En effet, l’aménagement des combles et la fermeture des greniers réduisent le champ des possibles pour les chauves-souris de s’abriter. Enfin, les chocs routiers sont à l’origine de nombreuses morts de chauves-souris.

Faire sa vie de chauve-souris

Chez les chiroptères, mâles et femelles vivent séparément, en colonies chez les femelles et en solitaires chez les mâles, et ne se retrouvent qu’à l’automne pour l’accouplement. En hiver, les chauves-souris hibernent dans les endroits hors gel. Au printemps, les femelles mettent bas. Une dame chauve-souris peut avoir 1 ou plus rarement 2 petits qu’elle élèvera durant 1 an. Les femelles restent ensemble afin de s’occuper des juvéniles et s’entre-aider. Une chauve-souris peut vivre entre 20 et 30 ans et se régale en moyenne de l’équivalent de 1000 moustiques en une seule et même nuit.

Un animal difficile à étudier

De par sa nature discrète, la chauve-souris reste encore aujourd’hui une créature mystérieuse. Néanmoins, depuis une quinzaine d’années, les chiroptérologues utilisent un détecteur à ultrasons permettant de repérer les chauves-souris dans un rayon de 500m et de les différencier. Les données collectées sur le sujet sont donc très récentes et ont permis de réaliser un inventaire des espèces plus précis. Il est également possible de procéder à des enregistrements spéciaux pour déterminer quelles espèces ont élues domicile dans un lieu.

Une étude animée pour les élèves de l’école primaire

Les enfants à la découverte d’un animal méconnu et mystérieux.

Alors qu’une étude sur les chauves-souris menée par Marie Leroux à l’initiative du Syndicat Mixte de La Lauzière contribue à apporter des données nouvelles, il convient de faire découvrir les chauves-souris au grand public. C’est le rôle de Sébastien Lazzaroni qui, en compagnie des élèves de l’école primaire de Rognaix, part à la recherche de ces créatures attachantes autour de l’école.

« Ce qu’on ne comprend pas fait peur, et on a tendance à diaboliser l’inconnu. Mon intervention auprès des élèves consiste à leur faire découvrir le monde d’un petit mammifère mal-aimé, parfois plus proche qu’on ne le croit, et dont il est inutile d’avoir peur. En observant attentivement la bavette d’une fenêtre ou un trou dans le mur, quelques indices nous indiquent la présence des chiroptères. Afin de leur offrir un gîte, nous construisons avec les enfants des abris double (afin d’accueillir les colonies femelles ou des mâles solitaires) qui seront installés sur la commune, notamment autour de la salle des fêtes, dans les arbres et sous le préau de l’école. Ceux-ci pourront accueillir différentes espèces, dont la pipistrelle, et chacune a, rappelons-le, un rôle à jouer. »