Rumilly : des polluants toxiques trouvés dans l’eau potable, le réseau placé sous surveillance

Les analyses ont porté sur des captages d’eau potable et des points de distribution au robinet.
Les analyses ont porté sur des captages d’eau potable et des points de distribution au robinet.

La préfecture de la Haute-Savoie annonce une vigilance particulière pour l’eau potable de Rumilly. Après une action régionale pour identifier les zones potentiellement concernées par la présence de composés perfluorés (substances per et polyfluoroalkylées) dans les eaux, les résultats des analyses montrent que Rumilly est particulièrement touchée.

Dans ce secteur, l’Agence régionale de santé a fait plusieurs prélèvements fin août 2022 dans deux captages d’eau et deux points de distribution au robinet. Ils montrent que l’eau y a une teneur significative en PFOA (acide perfluorooctanoïque), un type de composé perfluoré surveillé au niveau européen et interdit depuis 2020. Sur certains prélèvements, les teneurs sont 1,5 fois supérieures au niveau maximal, fixé à 75 nanogrammes/litre.

Des concentrations élevées de PFOA ont aussi été retrouvées dans les captages privés de l’usine Cereal Partners France, mais des analyses complémentaires n’ont pas prouvé de présence de ces substances dans les céréales produites.

Le 14 novembre, les services de l’État ont donc mis en place une solution de substitution pour assurer l’approvisionnement en eau des habitants. « Les captages contaminés ont été déconnectés. Deux ressources extérieures ont pu être mobilisées pour délivrer aux habitants de Rumuilly une eau répondant aux préconisations sanitaires », indique la préfecture.

D’où peut venir la pollution ?

Trois sources potentielles ont aujourd’hui été identifiées et doivent faire l’objet d’analyses plus approfondies, commandées par la Dreal (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement). Il s’agit du site industriel du Tefal, qui utilise encore certains composés perfluorés, mais plus celui retrouvé dans les captages ; de l’ancienne usine de fabrication de skis de Salomon, qui est à l’arrêt depuis 2009 et a utilisé des composés dans le passé ; et de l’ancienne tannerie Fortier Beaulieu.

Les perfluorés peuvent en effet rester longtemps dans l’environnement, même après l’arrêt de leur utilisation.

Les résultats des analyses devraient arriver d’ici la fin d’année.