Cet été, plus de 15 000 personnes sont mortes des suites de la canicule en Europe. Seulement, ce chiffre pourrait exploser d’ici la fin du siècle si rien n’est fait pour limiter le réchauffement climatique. C’est l’une des conclusions d’un rapport de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) publié ce mercredi 9 novembre.
« Dans un scénario de réchauffement planétaire de 3 ºC, sans mesures d’adaptation, 90 000 Européens pourraient mourir de chaleur extrême chaque année », alerte l’AEE. Si le réchauffement est limité à 1,5 ºC, comme fixé par l’accord de Paris, ce chiffre pourrait être réduit à 30 000 décès par an.
Maladies infectieuses et santé mentale
Le rapport de l’agence européenne pour l’environnement s’intéresse à l’impact des températures élevées sur la population. En plus des vagues de chaleur, qui devraient augmenter en durée et en intensité dans toute l’Europe quel que soit le scénario climatique, le réchauffement planétaire rend la région plus propice à l’émergence et à la transmission de maladies infectieuses.
Selon l’AEE, l’allongement de la saison estivale entraîne une prolifération des moustiques vecteurs de maladies, comme le paludisme, la dengue ou la fièvre du Nil occidental. Avec, en plus de cela, un nombre croissant de maladies importées par les voyageurs, l’AEE envisage une augmentation de la probabilité d’épidémies locales.
Dans son rapport, l’AEE pointe également le lien entre la santé mentale et les températures élevées. Elle souligne qu’une hausse du risque de suicide et de visites aux urgences liées à la santé mentale a déjà été constatée lors de vagues de chaleurs. « Les personnes souffrant de troubles mentaux préexistants, pour qui la chaleur est associée à la détresse psychologique, à une détérioration de la santé mentale, à une augmentation des hospitalisations psychiatriques, à une hausse des taux de suicide et à un taux de mortalité plus élevé » sont particulièrement vulnérables, indique l’agence européenne pour l’environnement.
La prévention est « cruciale »
Pour éviter ces scénarios catastrophes, l’AEE préconise « le suivi et la surveillance des menaces liées au climat » et notamment la mise en place d’« alertes précoces ». C’est-à-dire des « actions rapides, bien organisées et efficaces […] et la mise à disposition d’informations au public ».
Selon le rapport, il faut également « mettre en œuvre un large éventail de solutions, notamment des plans d’action efficaces contre la chaleur, l’écologisation des villes, la conception et la construction de bâtiments appropriés et l’adaptation des horaires et des conditions de travail ».