À Albertville, le grand retour des valeurs du scoutisme

Un camp scout durant l’été 2022.
Un camp scout durant l’été 2022. - Photos SGDF La Belle Etoile Albertville

« Auparavant, on fonctionnait en auto-renouvellement », raconte Thierry Dubois, trésorier et ancien responsable de groupe des scouts et guides de France (SGDF) à Albertville. Les enfants inscrits aux scouts amenaient leurs copains d’école, progressaient, puis devenaient encadrants. Depuis trois ans, le groupe cherche à sortir de cette autarcie et travaille avec d’autres associations du territoire. Résultat : le nombre d’inscrits est passé d’une trentaine en 2010 à environ 90 aujourd’hui.

Maïtena Dorne-Bonnefoy, cheftaine chez les 14-17 ans, estime que le scoutisme a perdu de son succès il y a une quinzaine d’années, pour revenir ensuite : « Car les valeurs du scoutisme correspondent à ce que les gens pouvaient rechercher », analyse la jeune femme. Retour au lien social, à la nature… un impact du Covid ? « Pas seulement », estime-t-elle avec sa mère, Fabienne Bonnefoy, responsable de groupe adjointe. À l’arrivée du virus, « la dynamique était déjà enclenchée au niveau national. On n’avait pas besoin de faire de la pub pour trouver des jeunes. »

Maïtena en camp scout durant l’été 2022.
Maïtena en camp scout durant l’été 2022. - SGDF La Belle Etoile Albertville

Selon Thierry Dubois, le groupe a connu un regain d’intérêt après les confinements, comme toutes les associations. Mais ce succès dure. « Notre groupe couvre la Maurienne, la Tarentaise, même jusque Faverges », explique-t-il. « On est les seuls à proposer du scoutisme sur le territoire, renchérit Fabienne Bonnefoy, alors on essaie d’être le plus ouvert possible, de ne refuser personne. »

Quelles valeurs ?

Ces fameuses valeurs qui semblent accompagner, selon Fabienne Bonnefoy, l’évolution de la société, sont l’ouverture, l’entraide, la débrouillardise, l’engagement… « Elles peuvent répondre à une quête de sens », ajoute Maïtena. Notamment lorsque les scouts les expriment durant leurs projets. L’année dernière, Maïtena encadrait un groupe de 14-17 ans dont le projet était de venir en aide à la Sasson, qui accompagne des personnes précaires en Savoie. « Ils ont récolté des trousses pour les remplir avec des produits d’hygiène, mais aussi des bonbons ou des doudous pour les enfants accueillis en hébergement d’urgence. Ça s’est tellement bien passé qu’on nous a dit qu’il fallait que ça se perpétue ! »

De même, un autre groupe a récolté des fonds pour l’association Tétra libre qui soigne des animaux malades. « On travaille avec les Restos du cœur, la Croix Rouge, l’association Partageons la forêt albertvilloise… » Objectif : l’accomplissement personnel et « voir les gens heureux », termine la cheftaine.

Recruter des encadrants

Malgré l’investissement de ses responsables, le groupe a connu des difficultés pour réussir à accepter toutes les demandes : il faut suffisamment d’animateurs formés pour pouvoir accepter tous les enfants. « L’idée, c’est que tout le monde passe un bon moment, affirme Thierry Dubois. On arrive à environ six jeunes par animateur formé », mais selon lui, il ne faut pas aller au-delà pour ne pas surcharger les encadrants. « Chaque année, c’est presque un coup de poker, sourit Fabienne Bonnefoy : est-ce qu’on aura assez de chefs et cheftaines ? On s’en sort toujours », rassure-t-elle immédiatement.

Pour sa réserve d’encadrants, le groupe s’appuie sur les étudiants, les parents ou les jeunes professionnels. « Au-dessus de 17 ans, tout le monde peut se former pour devenir chef ou cheftaine. Mais ça reste un engagement : il faut être présent toute l’année », précise la responsable de groupe adjointe, en ajoutant que le groupe est toujours ouvert aux candidatures de chefs et cheftaines.

Pour conclure, Thierry, Fabienne et Maïtena proposent à tous de « venir nous rencontrer, sans forcément s’engager. On peut toujours venir nous présenter un projet. » Leur local se situe à l’ancienne adresse des éclaireurs d’Albertville, chemin de l’Olivet.

Comment rejoindre le groupe?

« Bienvenue ! » commencent par s’écrier Fabienne Bonnefoy et Thierry Dubois. « Il n’y a pas d’âge pour entrer dans le scoutisme, des retraités ont rejoint le groupe », précisent-ils.

Pour envoyer une candidature, que ce soit celle d’un jeune ou d’un futur encadrant, il faut écrire un mail à scouts.vallees.savoie@gmail.com, en précisant le nom, prénom et la date de naissance de la personne. Pour devenir encadrant, il n’est pas nécessaire d’avoir déjà fait du scoutisme.

À noter que les candidatures sont rarement prises en cours d’année, seulement au début de l’année scolaire.