Après les travaux, les gens du voyage satisfaits de l’aire d’accueil d’Albertville

Malgré la présence des lignes électriques, Gina Delacre trouve que cette aire est mieux située que beaucoup dans d’autres villes.
Malgré la présence des lignes électriques, Gina Delacre trouve que cette aire est mieux située que beaucoup dans d’autres villes.

Deux ans et demi après l’installation de blocs sanitaires, d’emplacements goudronnés et d’un mur anti-bruit le long de la 2x2 voies, les occupants sont formels : l’aire de la plaine de Conflans est particulièrement mieux équipée que beaucoup.

« Parfois, quand on s’installe sur d’autres aires, je ne vais même pas aux toilettes tellement c’est sale, c’est une catastrophe, décrit Gina Delacre, 37 ans, installée pour la deuxième fois sur cette aire. Ici, on a chacun notre douche, nos toilettes, et c’est très propre. » Un sentiment partagé par la plupart des personnes installées sur l’aire ce jour-là.

En outre, pour Gina, l’emplacement paraît plus avantageux que dans d’autres villes. Arrivée au moment des vacances d’automne, elle n’a pas scolarisé son fils de neuf ans cette fois. Mais elle assure que l’école de la plaine de Conflans est suffisamment proche, malgré la nécessité de franchir la voie rapide.

La contrainte budgétaire

Le problème ici pour elle, c’est le prix. « En général, j’essaie d’arriver autour de 50 € par semaine. Ici, avec le prix de l’emplacement et la consommation d’eau et d’électricité, j’arrive à 70 € ou 80 € par semaine, en ne consommant pas grand-chose. Alors on fait plus attention que d’habitude. » Une contrainte qui la pousse à ne rester qu’une, deux ou trois semaines maximum avant de partir vers une nouvelle ville. Il est hors de question de s’installer sur cette aire par des températures plus froides, avec le coût du chauffage en plus.

Une plus grande acceptation

« Ça fait vingt ans que je m’occupe de trouver des places, raconte Gina. Depuis cinq, six ans, les aires sont de mieux en mieux placées, on se sent moins à part. » Elle ne s’est jamais arrêtée sur l’aire de la plaine de Conflans avant les travaux, mais elle se souvient qu’en arrivant dans une ville, l’aire d’accueil se trouvait souvent près de la déchetterie ou sur un ancien cimetière.

De manière générale, les gens du voyage lui paraissent de mieux en mieux intégrés et compris. « Souvent, on nous confond avec des Roms. Mais je suis Française ! Je ne parle que français. » Pour elle, les stéréotypes et les préjugés perdent de plus en plus de force.

Les différentes aires d’accueil

Il existe trois types d’aires d’accueil des gens du voyage. D’abord, les aires de grand passage, pouvant recevoir 30 à 180 caravanes pendant 8 à 15 jours, du 1er avril au 30 septembre. Ensuite, les aires permanentes d’accueil, pouvant recevoir une trentaine de caravanes pour trois mois maximum. Enfin, les terrains familiaux, qui reçoivent des résidences mobiles pour des durées longues.

L’aire de la plaine de Conflans fait partie de la deuxième catégorie. Ses quinze blocs sanitaires, divisés en deux, permettent d’accueillir trente caravanes en même temps.