Chambéry: comment fonctionne une maison d’arrêt?

Les cours de promenade sont séparées selon les profils des différents détenus.
Les cours de promenade sont séparées selon les profils des différents détenus.

La maison d’arrêt est un centre qui accueille des prévenus (personnes placées en détention provisoire) ou des détenus dont la peine est inférieure à deux ans. L’établissement chambérien accueille 125 détenus en son sein.

Concrètement, lorsqu’une personne est condamnée, plusieurs règles sont à observer. « D’abord, les prévenus et les condamnés ne doivent pas être ensemble, même si c’est très difficile à appliquer », soutient Frank Lamoline, chef du service pénitentiaire.

Respecter le code pénitentiaire

Ensuite, les détenus sont séparés selon leur profil psychologique et le type d’affaires pour lequel ils ont été placés en détention. Il est aussi important de séparer ceux qui se connaissent ou comparaissent dans la même affaire. Enfin, l’âge des détenus est pris en compte, « on essaye de faire en sorte qu’il n’y ait pas plus de 10 ans d’écart entre deux codétenus », poursuit le responsable des lieux. Les codétenus peuvent aussi partager la même langue, car ce sont environ 20 nationalités qui sont représentées dans l’établissement chambérien.

La maison d’arrêt de Chambéry est de petite taille, c’est-à-dire que la plupart des surveillants connaissent les détenus, une bonne ambiance règne entre ces murs. « Il y a quelques incidents, mais ça reste à la marge. »

Après avoir été observés pendant une période donnée, les nouveaux détenus font l’objet d’une commission pluridisciplinaire unique (CPU). Cette réunion entre professionnels du monde pénitentiaire permet de déterminer le profil du détenu et ses conditions de détention. Au préalable, dès son arrivée dans l’établissement, le détenu aura reçu un paquetage qui comprend quelques vêtements, des draps, des affaires d’hygiène et un kit d’écriture.

S’ils le souhaitent, les détenus peuvent travailler au sein de l’établissement afin de gagner un peu d’argent, certains reçoivent aussi des allocations de l’extérieure. Cet argent est disponible sur un compte lié à la prison, ce n’est pas un compte bancaire à proprement parler.

La cantine est un petit magasin qui leur permet de se fournir en tabac, produits d’hygiène ou produits frais. Pour ce qui est du téléphone, interdit dans l’enceinte de l’établissement, les détenus peuvent appeler des numéros autorisés au préalable par l’administration, directement depuis leur cellule.

Enfin, si certains le souhaitent, des formations diplômantes sont dispensées au sein de l’établissement. Électricité et métiers du bâtiment sont enseignés, afin d’ouvrir la porte à une réinsertion sociale réussie. D’autres activités, comme de l’art-thérapie, du yoga ou de la médiation animale peuvent être proposées. Une vie loin des clichés de la violence…