En ce moment à l’affiche de nombreux cinémas, se trouve le film « Reprise en main ». Une histoire sociale, digne des productions de Ken Loach, qui dépeint le monde du décolletage dans la vallée de l’Arve et le rachat des usines du territoire par des fonds d’investissement. Dans cette histoire, réalisée par Gilles Perret, le personnage principal, incarné par Pierre Deladonchamps, décide, avec deux amis, de racheter leur usine en se faisant passer pour des financiers. Lors de la projection du film, organisée au cinéma Le Parc le vendredi 28 octobre dernier, la directrice artistique de film, Marion Richoux est revenue sur son parcours, son métier et l’aventure qu’a constituée le film « Reprise en main ». Rencontre.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous et sur votre parcours ?
Je suis originaire d’Annecy, j’ai fait des études de cinéma. D’abord, au lycée Gabriel Fauré (situé à Annecy, ndlr), puis à Paris. J’ai eu la chance de diriger la cinémathèque du territoire pendant plusieurs années et c’est là que j’ai rencontré Gilles Perret, qui venait faire des recherches dans les archives. Ensuite nous avons travaillé ensemble jusqu’à ce film « Reprise en main », qui est une collaboration complète.
Comment a germé l’idée de ce film ?
Gilles a beaucoup de liens avec la vallée de l’Arve et avec le décolletage, il a travaillé dans ce domaine. Nous sommes tous les deux du territoire et nous avons pris le parti de faire un film traitant à la fois du décolletage et de la finance. Il nous a fallu sept années de travail pour en arriver à ce résultat. Nous avons fait beaucoup de recherches, beaucoup de rencontres car nous souhaitions que le film soit très documenté et réaliste, tout en s’accordant une part de comédie.
En plus de votre collaboration au scénario, quel a été votre rôle sur le tournage et la production ?
En tant que directrice artistique, j’ai accompagné Gilles sur l’ensemble du projet. Pendant les six semaines de tournage, j’étais présente pour des conseils sur le processus du film, la mise en scène, en soutien plateau et pour répondre aux interrogations des équipes notamment en tant que référente habillage-maquillage-coiffure. Ensuite, nous avons travaillé sur le montage, le choix des prises, l’étalonnage et le mixage, de septembre 2021 à avril 2022. Enfin, nous avons lancé la communication et les avant-premières et nous voici aujourd’hui, devant le public, pour défendre ce film que nous avons porté sur nos épaules depuis si longtemps. C’est la récompense.
Le film sera à nouveau diffusé au cinéma Le Parc, à La Roche-sur-Foron, le dimanche 6 novembre à 14 heures et le lundi 7 novembre à 20 heures. De plus, le film sera visible tout le mois de novembre dans le département, en présence de Gilles Perret et/ou de Marion Richoux.
Depuis sa diffusion en avant-première au cinéma de Cluses, le 9 septembre dernier, le film a déjà conquis plus de 40 000 spectateurs. Preuve de ce succès : pour sa première diffusion au cinéma le Parc, à La Roche-sur-Foron, la totalité des places ont été vendues. « Depuis la crise sanitaire, c’est difficile de faire revenir les spectateurs dans les salles, mais nous espérons continuer sur cette lancée, pour la suite de la vie de ce film », explique Marion Richoux.
Une séance pour découvrir « Les métiers du cinéma »
La séance du 28 octobre était particulière car la venue de Marion Richoux s’inscrit dans un dispositif porté par le département de la Haute-Savoie, intitulé « Les métiers du cinéma ». En effet, des professionnels du cinéma viennent rencontrer les spectateurs pour faire découvrir leur métier et éventuellement créer des vocations notamment chez les plus jeunes. « Cette rencontre, que l’on organise une ou deux fois par an, permet de mettre en relation les différents métiers du cinéma avec les familles, c’est un bon moyen de rencontrer, en direct, les professionnels », précise Irène Forterre, directrice du cinéma Le Parc.