Depuis le 29 juin 2022, la Communauté de communes du Pays du Mont-Blanc (CCPMB) a repris en gestion directe l’unique établissement public et multi-espèces du département, situé à Megève. Ce changement de gestionnaire a nécessité la demande d’un nouvel agrément sanitaire, nécessaire au maintien de l’ouverture de l’abattoir. Un agrément provisoire a d’abord été délivré le temps pour la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) de procéder à toutes les inspections nécessaires.
Des manquements à la maintenance de l’abattoir
L’inspection menée le 7 octobre dernier sur le site de l’abattoir a finalement contraint la Préfecture de Haute-Savoie à ordonner la fermeture de la structure pour 15 jours (à compter du 14 octobre), au vu du défaut d’entretien profond accumulé. Cette fermeture est en effet la conséquence de l’abandon, par l’ancienne gestionnaire de l’abattoir, la SAS Monts et Vallées, des opérations de maintenance régulières de l’outil, au cours de ces dernières années. Les manquements ont relevé le non-fonctionnement de certains matériels, ainsi que des procédures de nettoyage insuffisantes.
Une réouverture plus tôt que prévu
Suite à la fermeture administrative de l’abattoir, les services de la CCPMB ont immédiatement tout mis en œuvre pour procéder à toutes les réparations demandées, les opérations de nettoyage ont également été renforcées. Les agents de la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations) sont venus à l’abattoir, le lundi 24 octobre dernier, afin de procéder à une nouvelle inspection. Sur place, les agents ont pu constater les actions réalisées pour lever les réserves du rapport initial. Le Préfet de Haute-Savoie, Rémi Darroux, a donc pu délivrer l’agrément autorisant la réouverture de l’abattoir, dès le mardi 25 octobre, soit cinq jours seulement avant le délai initialement prévus. Le suivi sanitaire, se poursuivra pour assurer et garantir la qualité du service dans la durée.
Une reprise en main par la collectivité
Avant juin 2022, l’abattoir du Pays du Mont-Blanc était géré, depuis 2012, par la SAS Monts et Vallées, signataire du contrat de délégation de service public, confiée par la CCPMB. Dans ce cadre, la SAS avait la responsabilité opérationnelle et financière de la gestion du service, suivi par un conseil d’exploitation réunissant les élus de la CCPMB, de la CC de la Vallée de Chamonix-Mont-Blanc et des responsables de la SAS. À la fin du mois de janvier 2022, le président de la SAS Monts et Vallées avait tiré la sonnette d’alarme auprès des élus, concernant la situation financière préoccupante de l’abattoir, qui ne permettrait plus, à court terme, d’honorer les dettes contractées et les dépenses de fonctionnement.
Il permet aux éleveurs et aux professionnels de faire abattre des animaux élevés localement. Sans cet établissement, ces utilisateurs seraient contraints d’effectuer un long trajet en dehors du département. Son emplacement géographique lui permet de rayonner sur une clientèle de plus de 100 communes de Haute-Savoie et Savoie. La présence d’un atelier de découpe a facilité la valorisation en circuits courts des viandes produites. Cet engagement de l’intercommunalité permet de maintenir et de développer l’agriculture locale.
Afin de sauvegarder la filière et préservé l’abattoir un consensus a dès lors été arrêté : celui de reconnaître la nécessité de conserver un abattoir public multi-espèces. « Ce soutien ne pourrait plus être porté par une seule intercommunalité et devrait passer à un échelon départemental, seul capable de porter ce projet avec l’appui de l’ensemble des communautés de communes », souligne Jean-Marc Peillex, président de la Communauté de Communes du Pays du Mont-Blanc (CCPMB). « Nous avons décidé de sauver le seul abattoir public multi-espèces du département pour préserver une filière de circuits courts sur notre territoire, mais cette gestion ne pourra être supportée que très provisoirement par notre seule intercommunalité. Une solution qui ne sera maintenue que deux ans au maximum. ».
Bientôt un nouvel abattoir ?
Le Conseil départemental a validé la réalisation d’une étude pour la création d’un nouvel abattoir public multi-espèces, ainsi qu’une participation financière immédiate au renouvellement des équipements indispensables. « Pour garantir et justifier l’investissement public, la mobilisation des éleveurs est nécessaire. Nous comptons sur le soutien du monde agricole pour assurer la continuité de l’activité », déclare Jean-Marc Peillex.