Voici un bien dont l’État a beaucoup de mal à se défaire. Cette fois c’est bon, 16 ans après sa première mise en vente, un acquéreur a été trouvé : le domaine dit du Petit Montjoux reste dans le giron public, plus précisément du Département de la Haute-Savoie.
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé. Le service du Domaine (organisme public en charge de la gestion du patrimoine de l’État) a tenté de vendre ce bien peu commun pour la première fois en 2005, après l’arrêt des activités universitaires en son sein. Plusieurs méthodes ont été employées. Une quarantaine d’investisseurs se sont d’abord montrés intéressés lors d’un appel d’offres. Finalement, un seul candidat y a vraiment répondu mais sa proposition ne s’est révélée insatisfaisante.
Vente aux enchères infructueuse
En 2011, l’État a donc tenté de vendre le château à travers une procédure plus classique. Trois agences chablaisiennes devaient se charger de la vente au prix de 9 millions d’euros, de nouveau sans succès.
Alors, en 2019, le Domaine tente la vente aux enchères. Mais contrairement à ce que pourrait faire un vendeur privé, l’État est très regardant sur la provenance des fonds qui seraient en jeu. Avec un prix qui a grimpé jusqu’à 16 millions d’euros, « seuls deux catégories d’acheteurs auraient pu l’acheter, a souligné Christophe Arminjon lors du conseil municipal du 24 octobre 2022. La première est aujourd’hui sur liste noire de Bercy pour des raisons géopolitiques (comprenez les Russes, NDLR), la seconde, par principe, ne participe jamais à des appels d’offres ».
Des coûts d’entretien élevés
Finalement, la Ville de Thonon rachète cet ensemble d’exception pour le céder ensuite au Département de la Haute-Savoie. De par « son emplacement stratégique, en front de lac et immédiatement contiguë au domaine de Montjoux, propriété du Département de la Haute-Savoie, il importe de garantir la maîtrise publique de ce tènement », précise la Municipalité.
D’importantes sommes d’argent seront toutefois nécessaires si le Département souhaite réhabiliter entièrement les lieux désaffectés depuis 2005. Les travaux nécessaires sont conséquents. En 2011, la simple facture d’énergie pour chauffer au fioul les bâtiments mal isolés était estimée à 11 000 euros par an. Le domaine reste public mais il y a donc fort à parier qu’il reste aussi désaffecté encore quelques années.