Saint-Genis-Pouilly : pour Alain Beaujean, « tout déchet doit devenir une ressource »

Mise à part son intense passion pour l’informatique, Alain Beaujean travaille à la mairie de Divonne-les-Bains
Mise à part son intense passion pour l’informatique, Alain Beaujean travaille à la mairie de Divonne-les-Bains

Depuis les Monts du Lyonnais où Alain Beaujean a grandi, en passant par les établissements étoilés de Val d’Isère et de Monaco, ce Saint-Genésien d’adoption a gardé une philosophie de vie héritée de sa famille : « Tout déchet doit devenir une ressource », lance-t-il comme un mantra appris par cœur.

Ses quinze années de conciergerie dans le luxe derrière lui, il a depuis vingt ans changé totalement de métier en devenant porteur de repas à domicile pour la mairie de Divonne-les-Bains.

Car, ce qu’il aime par-dessus tout, c’est aider : « Dans la vie, il faut aider les gens, il faut revenir à la base, et se rendre compte qu’on est tous les mêmes. »

Outre son métier, Alain Beaujean vient en aide aux autres grâce à une passion de toujours, l’informatique.

« Mon premier ordinateur, c’était un Atari 800 XL que j’ai acheté en 1984, se rappelle-t-il. C’était plus une console de jeux, mais mon premier vrai PC, je l’ai eu en 1993. »

Des dates bien ancrées dans sa mémoire et pour compte : «  Je n’aime pas ne pas comprendre, et quand j’ai eu un problème avec le PC, un ami m’a dit que si je voulais le résoudre, il fallait tout démonter et tout remonter. » Des jours et des jours de micro-mécanique ont fini de conditionner sa passion : « C’était un grand moment », sourit-il désormais en souvenir de cette époque.

Reconditionner pour les autres

Plus de 30 ans après, il met son savoir acquis d’années en années au service des autres et participe à des «repair cafés» dans la région.

Il a également fait partie des bénévoles de l’antenne de l’association des Colibris à Saint-Genis jusqu’à sa récente fermeture. Alain Beaujean récupère à droite et à gauche des pièces informatiques, d’anciens ordinateurs qui ne servent plus. Chez lui, il les répare méticuleusement avant de les remettre à qui le veut. « J’ai dû monter des centaines d’ordinateurs depuis vingt ans, et après il y a toutes les installations de logiciels ou les réparations d’imprimantes. »

Dernièrement, il reconditionne des appareils pour le Liban et différents pays africains grâce aux dons de diverses personnes.

« Les gens me font confiance, ils me donnent des ordinateurs pour que je m’en occupe et que je les transmette, raconte-t-il. C’est valorisant, exaltant, et ça m’apporte énormément de voir les gens heureux. »

Que ce soit sur un autre continent ou bien pour son voisin, le Gessien ne fait jamais payer : «  Je ne demande rien, et je pense que les rapports entre les êtres humains devraient passer par autre chose que l’argent, comme par le service et le respect. »

Aujourd’hui, à six mois de la retraite, Alain Beaujean ne se hâte pas de partir et a fait une promesse qu’il tiendra coûte que coûte : « Je ne partirai pas tant que je n’ai pas formé quelqu’un de bien, attentif aux autres. »