Un mandat express. Après seulement 44 jours à Downing Street, la Première ministre britannique Liz Truss a annoncé sa démission du gouvernement, ce jeudi 20 octobre. « Vu la situation, je ne peux pas remplir le mandat sur lequel j’ai été élue par le Parti conservateur », a-t-elle déclaré dans une brève prise de parole, devant le 10 Downing Street. « J’ai donc parlé à sa majesté le Roi pour lui notifier que je démissionne ».
La dirigeante démissionnaire a fait savoir qu’un scrutin interne aurait lieu « d’ici à la semaine prochaine » au sein de la majorité, pour lui trouver un successeur. Elle devient le Premier ministre à être resté le moins longtemps à la tête du gouvernement dans l’histoire britannique moderne.
Une avalanche de critiques
Depuis son élection le 6 septembre – remportée face à l’ancien ministre des Finances Rishi Sunak – Liz Truss a vécu des semaines de calvaire. Trois jours après son entrée au gouvernement, le pays est plongé dans le deuil national pour deux semaines, avec le décès de la reine Elizabeth II. À la suite de quoi, la Première ministre présente un « mini-budget » contenant des mesures visant à baisser les impôts des plus riches et des entreprises et d’autres soutenant les ménages britanniques touchés par la flambée des prix. De quoi faire paniquer les marchés.
Résultat : la livre a fait un plongeon historique, les taux d’emprunt de la dette ont augmenté et le pays s’est retrouvé plongé dans une crise économique. Liz Truss s’est retrouvée critiquée de toutes parts, notamment par le Fonds monétaire international (FMI) et d’autres chefs d’État, dont Joe Biden.
Après une tentative de rattrapage, en limogeant son ministre des Finances Kwasi Kwarteng le 14 octobre, et en abandonnant la quasi-totalité des mesures du « mini-budget », la tempête financière se calme mais la pression sur la Première ministre ne retombe pas.
L’opposition réclame des élections législatives
Liz Truss aura fini par démissionner, au lendemain d’une journée difficile. Mercredi, la ministre de l’Intérieur Suella Braverman a quitté le gouvernement en raison de divergences avec la cheffe du parti conservateur.
À peine l’annonce faite, le travailliste et chef de l’opposition britannique Keir Starmer a appelé à la tenue d’élections législatives dès « maintenant » – et non fin 2024 ou début 2025 comme prévu.