La façade grise de la maison Tavel se distingue par sa tourelle, dans la rue du Puits Saint Pierre. Pour y arriver, on peut emprunter la rue de la cité, pénible à monter en raison de son inclinaison, ou prendre les escaliers par la rue de la Fontaine. De toute manière, il faut se hisser sur les hauts de la vieille ville construite sur la colline.
Un bon truc : prendre l’ascenseur
Très confidentiel, il se cache devant la bibliothèque municipale de la Cité et amène au cœur des vieilles ruelles ; il suffit alors de remonter la Grand Rue, occasion de parcourir le plus ancien tracé de la ville. Les chariots gallo-romains l’empruntaient déjà pour rejoindre le Rhône ! On passe devant les boutiques de luxe et devant la Société de lecture, illustre institution genevoise, puis la maison natale de Rousseau pour aboutir à l’Hôtel de Ville de Genève. Une petite pause à la brasserie typique du coin nous remet en forme pour entamer la suite de la visite.
Une aubaine dont il faut profiter
La politique actuelle de la Ville de Genève est d’offrir des entrées libres dans les principaux musées, c’est le cas pour la maison Tavel. Très bien restauré, ce bâtiment, construit sur trois étages réserve de belles surprises. Certes, l’austérité calviniste des vastes pièces du rez-de-chaussée fait un peu froid dans le dos ! L’une d’elles expose d’ailleurs une vraie guillotine, impressionnante ! On ne peut oublier qu’elle se situait, durant l’occupation française, à la Place de Neuve ! Plus jouissif, nous nous plongeons grâce à un excellent dispositif audio-visuel présenté à l’entrée, dans l’histoire entière de Genève, depuis le paléolithique.
Un planrelief (32 m2), pièce historique majeure de la Ville de Genève
Passons tout de suite au troisième étage, par le petit ascenseur. Sous les combles et dans une ambiance un peu poussiéreuse, apparaît le Relief Magnin, une immense maquette en fer datant du XIXe siècle. L’architecte Auguste Magnin a mis pas moins de 18 ans pour réaliser représentant Genève, avant la destruction de ses fortifications en 1850. Tous les écoliers genevois connaissent ce lieu riche d’histoires ! Avec un peu d’imagination, on peut entendre le bruissement des ateliers d’indienneries, le chant des lavandières et les appels des marins sur le port très actif.
Reflet du rayonnement de la bourgeoisie
Dans les grandes chambres des étages sont exposées les portes de bois sculptées d’anciennes demeures rivalisant entre elles et de la serrurerie.
Activités des maisons bourgeoises
Par de vieux escaliers de pierre, on accède à deux sous-sols. Leur volume est impressionnant. On devait y conserver du grain et du vin. L’immense fût de bois et une grande balance en restent les témoins.
Exemple remarquable d’architecture médiévale civile en Suisse, l’immeuble porte le nom de la famille qui l’a possédée depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu’au début du XIXe siècle.
Détruite en 1334 par un incendie qui n’épargne que les caves, la maison, rebâtie, acquiert son caractère de maison forte avec ses tourelles, et de palais urbain à la façade ornée de têtes sculptées.
De nombreuses transformations architecturales entreprises
Ce bâtiment patrimonial abrite depuis 1986 le Musée d’histoire urbaine et de la vie quotidienne. En 1963, la Ville de Genève acquiert la Maison Tavel et en réalise une restauration exemplaire.
Les objets présentés proviennent de collections publiques genevoises.
Gravures, peintures, cartes, maquettes, mobilier et objets divers témoignent du passé de Genève et de ses habitants du Moyen Âge au XIXe siècle.
Une salle construite en 1988 sous le jardin
Sa forme a été dictée par le respect des vestiges archéologiques : la tour romane, visible par les fenêtres hautes et la citerne du XVIIe siècle au fond d’un couloir (6,70 mètres de haut et 3 mètres de rayon) dans un état parfait de conservation. Construite au XVIIe siècle par les propriétaires de l’époque, les Calandrini, cette citerne assurait la ressource constante en eau du petit palais urbain situé sur la colline de la Vieille-Ville, d’où la nappe phréatique est inatteignable et où les puits s’asséchaient rapidement. Cet espace est consacré aux expositions temporaires, actuellement « Empreintes ».