Déjà très chaud
Nous avons tous eu très chaud en cet été 2022 caniculaire, ce pourrait être deux fois plus fort d’ici 2100.
Des chercheurs de Météo France et du CNRS viennent de donner l’alerte : la France pourrait se réchauffer de 3,8ºC. « La température moyenne de l’Hexagone sera 3,8 ºC supérieure à celle du début du XXe siècle ». Soit 50 % plus intense que ce que l’on pensait. Avec des étés à +5,1ºC et des hivers à +3,2ºC.
Pour cette nouvelle étude climatique que ces chercheurs ont fait paraître le 4 octobre 2022 dans la revue « Earth System Dynamics », l’analyse s’est faite à partir de la combinaison des modèles actuels du GIEC et des relevés dans une trentaine de stations météo depuis 1899. Une méthode de calcul jusque-là à l’échelle planétaire et qui pour la première fois est appliquée à la France.
France qui s’est déjà plus réchauffé que la moyenne des autres pays du globe. Soit + 1,7ºC, contre 1,6ºC dans le reste du monde. Aurélien Ribes, l’un des auteurs de l’étude, confirme sur Twitter que « la France se réchauffe davantage (~ +20 %) que la moyenne planétaire. ». « Les observations récentes suggèrent que la France s’est réchauffée et va continuer à se réchauffer davantage, et plus vite que ce qu’on pensait jusqu’à maintenant », indique l’étude.
Ce pourrait être bien pire en France
Si la perspective paraît déjà inquiétante et alarmante, elle n’est somme toute qu’assez modérée. Il s’agit d’un seuil dans le cas où les émissions de CO2 ni n’augmentent ni ne diminuent. Si rien n’est fait rapidement c’est un scénario nettement plus catastrophique que nous pourrions connaître. Les chercheurs du CNRS parlent d’une augmentation de température jusqu’à 6,7ºC, par rapport au début du XXe siècle. « C’est le scénario tendanciel vers lequel on se dirige avec les politiques actuellement sur la table. Cela suppose de ne pas revenir dessus, ce qui n’est pas du tout gagné. On voit très bien que c’est un peu fragile dans le contexte actuel de tensions sur l’énergie » explique Christophe Cassou un climatologue du GIEC, qui n’a pas participé à l’étude.
L’été 2022 a été brûlant avec de très sérieuses conséquences sur la nature, sur l’agriculture et sur la population : sécheresses, feux de forêts, cultures détruites, problèmes de santé, morts, événements climatiques plus intenses… Imaginons ce que cela deviendrait avec une hausse des températures aux environs de 7ºC. De quoi terroriser… « Un été un peu chaud dans le futur sera très nettement au-dessus de ce que nous avons connu, sans parler d’un été extrême », lâche Aurélien Ribes.
Les solutions ?
La première et plus urgente : diminuer drastiquement les gaz à effets de serre. C’est un processus enclenché mais qui ne vas pour le moment pas assez vite. Les émissions sont en grande partie dues aux transports (31 %), à l’agriculture (19 %) et l’industrie (19 %). Il est urgent que la baisse s’accélère selon les scientifiques.
La deuxième tout aussi importante, serait la préservation de la nature : faune, plantes, forêts, mers et océans… Une autre, la maîtrise de la consommation humaine, la maîtrise de l’eau, de la démographie. Les gaz à effet de serre sont une chose, mais c’est sans doute tout un écosystème planétaire, où tout est interconnecté, interagissant, qui est à revoir.