Dans la cité de Voltaire, entre les immeubles, l’école Florian et le city stade, un petit poumon vert prendra bientôt racine.
Les samedi 5 et dimanche 6 novembre prochains, une micro-forêt sera plantée dans ces 300 m2 de terre par 75 bénévoles, habitants du quartier.
Des micro-forêts, il en existe ailleurs. C’est d’ailleurs au Japon, dans les années 70 que ce concept a germé dans la tête d’un botaniste, Akira Miyawaki. Et c’est seulement en 2000 que cette idée est arrivée en Europe, en Sardaigne précisément, avant d’être reprise dans différentes villes de France à partir de 2017.
A l’initiative de ce projet, le conseiller municipal Chun-Jy Ly. Ce dernier a découvert ce concept grâce à un reportage sur les deux micro-forêts installées par Joëlle Martinoya, fondatrice de Forêt B, à Genève l’année passée. « Je l’ai ensuite contactée parce que j’ai pensé que ce serait intéressant, innovant pour notre ville », raconte-t-il.
Quelques mois d’échanges plus tard, le terrain est choisi, délimité et enrichi.
900 plantations
Au total, 900 arbres et arbustes seront plantés ce week-end d’automne. Soit 3 arbres au mètre carré, avec le plus de diversification d’espèces possibles : « Les forêts dans lesquelles on se promène sont souvent des plantations d’espèces similaires. A Genève par exemple, 56 % de nos forêts sont constituées de chênes pédonculés. Le fait d’augmenter la diversité d’essences va augmenter la résilience », insiste Joëlle Martinoya. En somme, chaque espèce contribue à améliorer l’environnement, que ce soit par sa floraison, l’azote qu’elle dégage ou les bactéries qu’elle produit.
Par ailleurs, toutes les plantations ne vont pas survivre : « J’ai fait le bilan sur Genève cette année et on a par exemple 12 % des plants qui ne sont pas partis au démarrage, atteste l’entrepreneuse. C’est aussi pour ça qu’il faut être très attentif les 2, 3 premières années. »
Pour la Genevoise, les bénéfices d’une micro-forêt sont multiples et visibles tout de suite : « En ce qui concerne la qualité du sol, des insectes, des oiseaux, on a un effet instantané, assure Joëlle Martinoya. Très rapidement, on voit apparaître des lézards, des hérissons… »
Circuit court
Pour ce qui est du financement, la municipalité a déboursé aux alentours de 10 000€. « On a réussi à faire financer pratiquement 75 % des arbres par les entreprises du territoire dans le cadre de leur déduction carbone, explique le conseiller municipal.
Autre économie, la terre : « Elle a été notamment agrémentée par de la brèche (des résidus de production de bière) venue des brasseries locales, détaille Chun-Jy Ly. On est vraiment resté en circuit court. Et tout ce qui est copeaux, feuilles mortes et autres vient de ce qu’on a ramassé en ville et ensuite stocké. »
Lieu d’échange, la micro-forêt sera baptisée d’un commun accord entre les habitants porteurs du projet. Pendant trois ans, ils se relayeront au fil des saisons pour faire vivre cet écrin de verdure et de biodiversité.
Infos pratiques :
- N’hésitez pas à venir directement sur place les 5 et 6 novembre, de 13h à 16h
- Pour voir d’autres réalisations de micro-forêts : www.foret-b.ch/projets/