Dimanche 16 octobre au matin, des inscriptions nazies et homophobes ont été découvertes sur la façade de la maison des associations de Chambéry. Ces dégradations, depuis recouvertes, indiquaient « pour un monde sain et pur », suivi d’une croix gammée et du texte « LGBT 0 tolerant ».
Ces tags ont été réalisés au lendemain de la première marche des fiertés de Chambéry, qui a eu lieu le samedi 15 octobre et a rassemblé près de 1 000 personnes. Pour Joël-Louis Koné, le président de l’association LGBT+ Savoie, ces tags sont bien liés à la tenue de cette marche. « On avait eu écho d’un rassemblement d’un groupe d’extrémistes près de Chambéry. Alors on a demandé à notre team sérénité en civil de surveiller s’ils étaient présents durant la marche. Ils en ont repéré certains en fin de cortège et ont donné l’alerte. Ensuite on est allés prévenir la police. On n’a pas eu de problème durant la marche, mais on savait qu’il y en aurait potentiellement après la fête. »
La mairie porte plainte
Dans un communiqué de presse, le maire de Chambéry, Thierry Repentin, a déploré de telles inscriptions. « Ces faits graves, stupides et lâches sont intolérables. Notre détermination à les combattre est totale : ces idées nauséabondes n’ont pas leur place dans notre pays. La Ville de Chambéry va naturellement porter plainte. »
De son côté, Joël-Louis Koné et l’association LGBT+ Savoie ne veulent pas porter plainte pour l’instant. « Je ne veux pas qu’on le fasse au premier tacle, à la première édition car je pense que si l’on essaie de trop politiser notre mouvement, on aura plus de retombées négatives qu’autre chose. Pour l’instant, on va parler avec la mairie et voir comment la situation évolue. Après, bien sûr, s’il y a des conséquences physiques ou si cela nous atteint directement, on portera plainte. » Et d’ajouter : « Le fait d’avoir ces tags, ça montre que notre présence dérange. Mais on est très contents d’avoir organisé cette marche, c’est le début de grandes choses ! Il faut continuer à se battre. »
Les murs du lycée Saint-Ambroise ont aussi été tagués avec le même type de messages durant le week-end. Et il y a à peine une semaine, c’est le local du Parti communiste à Chambéry qui avait été visé par des tags antisémites.