« Ce qui va me manquer le plus, c’est cette jeunesse », confie Laurent Petit, en désignant son équipe en train de s’affairer en cuisine. Pas question pour autant de parler de « retraite », à l’heure où il transmet le Clos des Sens, cet emblématique restaurant gastronomique d’Annecy-le-Vieux, à ses deux successeurs.
Le voilà maintenant face à « l’excitation de la création », face à une « page blanche », comme il désigne la période qui s’ouvre, faite de nouvelles opportunités qu’il saisira ou non, au gré de ses rencontres.
« Si je rencontre des gens talentueux »...
Une chose est sûre à ce stade: Laurent Petit souhaite retourner sur les terres de son enfance, en Haute-Marne (il est né le 22 juin 1963 à Bussières-lès-Belmont, village de 800 habitants), tout en gardant une solide attache à Annecy. Un équilibre « entre ces deux mondes », séparés de 3h30 de voiture.
« J’ai acheté une maison là-bas, voisine de la maison de mon enfance », précise le chef, qui ambitionne d’abord de rénover cette bâtisse, avant d’envisager la suite possible de sa carrière. « Je suis parti de là-bas quand j’avais 20 ans, avec un peu d’arrogance », admet-il aujourd’hui, le voilà maintenant tenaillé par le besoin de redécouvrir ces lieux avec son regard d’aujourd’hui, dans une nature foisonnante, où « la pêche, la chasse, les champignons », feront partie du quotidien.
Question fatidique : sera-t-il toujours un restaurateur, un chef fédérateur, un aubergiste? Il ne l’exclut pas: « si je rencontre des gens talentueux, pourqoui nepas accompagner des jeunes », et leur transmettre son expérience en ouvrant une nouvelle adresse, dans ce coin de France rurale.