« On va lui faire une Samuel Paty » : un professeur d’histoire menacé de mort en Essonne

Une lettre menaçant de mort un professeur à été découverte devant un lycée à Evry-Courcouronnes lundi 10 octobre.
Une lettre menaçant de mort un professeur à été découverte devant un lycée à Evry-Courcouronnes lundi 10 octobre. - (Google Street View)

Un professeur d’histoire a été menacé de mort, lundi 10 octobre, à Evry-Courcouronnes (Essonne). Dans une lettre anonyme déposée devant l’entrée du lycée, l’enseignant et son père, tous deux de confession juive, sont menacés de « subir le même sort que Samuel Paty », poignardé puis décapité près de son collège, il y a deux ans.

Une enquête a été ouverte par le parquet d’Evry pour « menace de mort aggravée, en raison de l’appartenance religieuse de la victime ». Le professeur, qui a porté plainte, est placé sous protection policière. « Lorsque des professeurs ou des membres de la communauté éducative […] sont menacés […], nous intervenons », a réagi le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye

« On va s’occuper de lui à la sortie du lycée »

Comme l’indique Le Parisien, la lettre, qui a été reçue à l’établissement lundi, date du vendredi 7 octobre. Tapée à l’ordinateur et adressée au « chef d’établissement », on peut y lire « Votre prof (…) le sale JUIF doit arrêter de faire le malin. On va lui faire une SAMUEL PATY à lui et son père le vieux rabbin sioniste. Les juifs on en veut pas dans des lycées, restez dans vos synagogues. On va s’occuper de (…) à la sortie du Lycée. »

Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie au collège de Conflans-Sainte-Honorine, était assassiné après avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves. Selon les informations du Parisien, les menaces reçues à Evry-Courcouronnes ne sont pas liées au contenu des cours du professeur.

Au début du mois, un professeur à Thann (Haut-Rhin) a « subi des menaces de mort de la part de l’oncle d’une de ses élèves » après avoir « abordé en classe la liberté d’expression, les caricatures de Mahomet et Charlie Hebdo », selon un communiqué du rectorat de Strasbourg.