Au lendemain de l’échec des discussions avec la direction, la grève dans les raffineries françaises de TotalEnergies a été reconduite, ce jeudi 13 octobre. Les cinq sites impliqués dans le mouvement restent bloqués. « La grève est reconduite à la raffinerie de [Gonfreville-l’Orcher], à la raffinerie de Donges, à la raffinerie de Feyzin, sur le dépôt de Flandes et à la raffinerie de la Mède », a détaillé le coordinateur CGT pour le groupe, Eric Sellini.
La CGT, qui a lancé le mouvement de grève chez TotalEnergies le 27 septembre, revendique une augmentation des salaires de 10 % pour 2022, contre les 3,5 % obtenus en début d’année, afin de compenser l’inflation.
Après des discussions infructueuses la veille, TotalEnergies a proposé, ce jeudi, deux gestes envers ses salariés. « Un bonus exceptionnel correspondant à un mois de salaire » versé en décembre, puis, plus tard dans la matinée, le géant pétrolier a proposé d’augmenter ses salariés français de 6 % en 2023.
Bruno Le Maire appelle à une hausse des salaires
Quelques instants plus tôt, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie a appelé TotalEnergies à « augmenter ses salaires ». « Il est évident que Total a la capacité de verser des salaires et de faire des augmentations de salaires. Ils ont commencé à la faire, je pense que ça ne leur pose aucune difficulté », a indiqué le ministre sur RTL.
Dans le même temps, il appelle la CGT à « se saisir de la main qui a été tendue » pour négocier. La veille, la direction du groupe avait accepté pour la première fois de recevoir la CGT sans exiger la levée des blocages.
Seulement, les discussions n’avaient pas été fructueuses. TotalEnergies aurait demandé aux grévistes de débloquer les livraisons, à l’aube, pour entamer des négociations salariales.« On a perdu trop de temps, maintenant on négocie sans conditions », a indiqué Thierry Dufresne, le secrétaire CGT du comité TotalEnergies Europe, à la sortie d’une réunion mercredi soir au siège du groupe. Selon lui, les « exigences » de TotalEnergies, qui souhaite « lâcher du [carburant] », sont synonyme de « réquisition douce ». Auprès de l’AFP, le groupe a annoncé une « issue négative » aux discussions nocturnes.