Tribunal : aux Saisies, il la harcèle de mots d’amour et de cadeaux

NOUNOURS

Le 30 janvier 2022, le prévenu affirme sur un SMS à sa compagne qu’il quitte la station. « Tu m’accompagnes ? Lui demande-t-il, sûr de la loyauté de sa chérie » « Non, et j’en profite pour te dire que c’est fini entre nous » lui répond-elle grâce au même canal. « Le monde s’est effondré autour de moi, avoue le jeune amoureux transi à la juge. Nous avions emménagé ensemble, fait des projets, pris un chien ». Alors il la couvre de messages d’amour. Tant et si bien qu’elle dépose plainte le jour de la Saint-Valentin pour un comportement harcelant. Le prévenu écope d’un rappel à la loi, calme ses ardeurs pendant quinze jours, puis reprend de plus belle. Des je t’aime en pagaille, sur le pas de sa porte il dépose bijoux, voyage, fleurs et peluches. Il contacte sa mère, des copines à elle, s’étonne « elle est folle de me quitter comme ça », crée des faux profils pour converser avec elle sur les réseaux sociaux. L’appelle « à toutes les heures du jour et de la nuit ». Lui envoie sur une courte période de 480 à 600 messages ! « Clairement, affirme-t-il à la juge, je voulais reprendre notre vie commune, j’avais besoin d’explications que je n’aurais jamais. » « Les gendarmes vous ont pourtant expliqué les conséquences de vos actes lui fait remarquer la juge : la perte de sommeil et de poids pour votre ex-compagne ! » « J’ai essayé de mille façons de reconquérir son coeur, mais aujourd’hui, j’ai tourné la page ! »

« Il était trop gentil »

La procureure Mauboussin le démontre : la victime n’a fait preuve d’aucune ambiguïté et a bien affirmé à plusieurs reprises que la relation était terminée : « Malgré cela, il l’a poursuivie de son harcèlement ».

Maître Chauvin sans ambiguïté non plus demande la relaxe. « Du jour au lendemain, il est éconduit par SMS, elle l’a quitté car il était trop gentil ! Sa réaction a été disproportionnée, mais humaine ! » S’appuyant sur l’affaire de harcèlement ayant précédé la sienne à cette audience du tribunal correctionnel, elle insiste «  C’était avec des insultes et des humiliations grossières. Mon client, en guise de harcèlement n’a jamais été malveillant, il a dit je t’aime et offert des chocolats ! Il n’y a aucune preuve que l’environnement de son ex-compagne se soit dégradé ».

Le tribunal a infligé une peine de quatre mois avec sursis au prévenu.