Sur le front des stations-service
Aujourd’hui, plus de 30 % des stations-service en France sont à sec ou n’ont plus qu’un seul type de carburant et en quantité limitée. Notamment dans les départements à proximité des grandes raffineries.
Ce week-end, le gouvernement a autorisé la circulation des camions-citernes pour relancer l’approvisionnement progressif des stations à l’appui des réserves stratégiques de l’état (90 jours de disponibilité de carburants). Mais l’attente et les craintes des automobilistes sont, après une dizaine de jours de grève et de pénurie, tellement exacerbées que les stations approvisionnées ont été vidées immédiatement derrière la fourniture.
Malgré les appels à la raison, les interdictions de faire des stocks, les incitations au covoiturage, aux solutions de terrain pour limiter la consommation, la nécessité, voire l’urgence en carburant pousse les gens, les entreprises, les transporteurs, les agriculteurs dans l’inquiétude, dans des comportements excessifs, voire irraisonnés et même périlleux.
Sur le front des grévistes
Pour l’heure, la situation est toujours bloquée entre les salariés des raffineries et des dépôts de carburants et les responsables des sociétés de production, Total Energie et Esso-ExxonMobil.
Les grévistes réclament des augmentations de salaire à hauteur de 10 %. Pour rattraper l’inflation (7 %) et pour le partage (3 %) des énormes bénéfices engrangés par les sociétés (TotalEnergie a fait 10,6 milliards de dollars de bénéfices au premier semestre 2022).
Les tentatives d’avancée
Samedi dernier les responsables CGT ont fait un premier pas vers la direction en acceptant de mettre de côté les revendications sur les embauches et les investissements pour n’avoir, dès ce lundi 10 octobre des négociations que sur les salaires. Persistant dans leur demande de 10 % d’augmentation.
Du côté des patrons, et sur insistance du gouvernement, ils ont accepté, dans un premier temps d’avancer les négociations annuelles obligatoires, jusque-là habituellement en janvier, au 15 novembre 2022. Et dans un deuxième temps encore plus tôt au mois d’octobre, à condition que le mouvement de grève cesse immédiatement.
Une semaine décisive ?
Le gouvernement, par la voix de la première ministre Elisabeth Borne, on promet une amélioration de la situation de l’approvisionnement dès aujourd’hui lundi ou mardi. Selon lui, les mesures prises ont permis d’augmenter de 20 % les livraisons. Et la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, s’est félicitée de la main tendue des patrons de TotalEnergie. Société qui indique dans un communiqué : « TotalEnergies a en effet la volonté que tous les collaborateurs soient prioritaires dans le partage de la valeur et reçoivent la juste récompense de leurs efforts sur leur fiche de paye avant la fin de l’année ».
Agnès Pannier-Runacher rappelant : « Une issue doit être trouvée sans délai dans le cadre du dialogue social, qui doit avoir lieu au sein des entreprises. Les Français ne doivent pas subir davantage les conséquences d’un mouvement social ».
Le gouvernement a mis en ligne un site à la disposition des consommateurs pour trouver les stations-service et les disponibilités en carburants. A consulter : https://www.prix-carburants.gouv.fr/
Cependant, en l’absence de réponse satisfaisante des responsables, le syndicat CGT a reconduit la grève. « La plus grande raffinerie du groupe Total, basée en Normandie, celle de Feyzin (Rhône), la « bio-raffinerie » de La Mède (Bouches-du-Rhône) et le dépôt de carburants de Flandres près de Dunkerque (Nord) sont « toujours totalement à l’arrêt », selon la CGT. Les deux sites de l’américain Esso-ExxonMobil en Normandie et à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhone) sont « toujours à l’arrêt total dimanche », a aussi indiqué l’élu CGT Christophe Aubert », précise-t-on sur France Bleu.
Éclaircie cette semaine pour les automobilistes, les transporteurs et tous les consommateurs de carburants ?, rien n’est moins sur pour eux, de voir dans les jours qui viennent, la situation se dénouer et revenir à la normale.