La Forclaz : Marc Gallay perpétue la tradition de la confection de hottes

Marc Gallay, fabricant de hottes traditionnelles à la Forclaz.
Marc Gallay, fabricant de hottes traditionnelles à la Forclaz.

«   Quand j’étais gamin, je les portais déjà, se souvient le Chablaisien. Mon grand-père, à la Vernaz, il mettait de la terre dedans, moi, je remontais avec, j’avais 11-12 ans. Mon père en avait aussi, on les prenait pour aller au jardin. »

Marc Gallay commence la confection d'une hotte.
Marc Gallay commence la confection d'une hotte.

Marc Gallay travaillait dans la construction métallique. Retraité depuis une quinzaine d’années, le Forclan a eu envie de renouer avec la tradition. « J’ai travaillé durant 42 ans dans la ferraille. Alors j’ai voulu changer de matériau. Le bois, c’est plus propre, et c’est moins bruyant. Puis, faire revivre un métier traditionnel, c’est valorisant. » Pourtant, c’est un travail de longue haleine. « C’est du boulot, sourit Marc Gallay, mais c’est une véritable passion. »

Entre 6 et 60 heures de travail

Pour réaliser une hotte, l’artisan doit d’abord découper le fond en hêtre : « C’est toujours en hêtre, parce que c’est plus costaud. » Puis il fixe les montants qui forment le pied et l’entourage de la hotte. Ces derniers sont au nombre de cinq, en frêne. Des encoches sont alors creusées sur le fond, tandis que des tétons sont réalisés sur des lames d’épicéa, qui serviront pour l’entourage. « Ensuite, ce sera le tressage, avec des lamelles de noisetier, explique Marc Gallay, puis le cerclage, avec de la clématite sauvage, trempée dans l’eau au préalable, pour mieux la travailler. Avant c’était du noisetier, mais il fallait le chauffer dans un four à pain, alors on se brûlait. » Enfin, les anses de portage seront posées. « Autrefois, elles étaient en cuir, mais maintenant, ce sont des sangles de maintien que j’achète en magasin de bricolage ».

Les hottes de la Forclaz existent en différentes tailles. Pour la confection d’une grande, haute de 60 centimètres, Marc Gallay travaillera un minimum de 60 heures, tandis que pour une mini-hotte, 6 heures lui seront nécessaires. « Les petites, je les fais beaucoup pour les fêtes », glisse-t-il.

Transmission d’un savoir-faire

Les hottes de la Forclaz continuent d’avoir beaucoup de succès. « Il y en a une qui va partir en Allemagne, sourit le Forclan, et puis une dame de Bonnevaux qui en avait une vieille m’a appelé parce qu’elle voulait en changer. »

A la Forclaz, Victor Requet et Marc Bouvet étaient autrefois des fabricants réputés. En 1970, dans les colonnes du Messager, André Donzier relatait : « Marc Bouvet a sauvé une technique qui, tôt ou tard, disparaîtra, puisqu’il est le dernier, à la Forclaz, à manier le frêne, le sapin, l’osier et le noisetier ». Aujourd’hui, Marc Gallay a repris les rênes et va peut-être transmettre son art : « Il y a une dame qui est venue me voir, elle voulait que je lui apprenne, elle a déjà commencé à tresser. »

Présent partout dans le Chablais

Si Marc Gallay est actuellement débordé de commandes de hottes, il se déplace néanmoins de temps à autre lors de manifestations culturelles diverses et sur des marchés artisanaux. Ainsi, pour les journées du patrimoine des 17 et 18 septembre derniers, il était, le samedi, au château d’Avully, puis le dimanche à l’Espace Tully de Thonon, afin d’y faire des démonstrations. Il était également présent en septembre 2021 pour la journée d’hommage à Robert Morel, ancien maire de la Forclaz, et intervient, le cas échéant, dans les écoles pour expliquer aux enfants les étapes de la fabrication.