Il reste pourtant de belles découvertes à faire. Par exemple, le festival « Dance first Think Later », produit par Arta Sperto, dans des trois lieux emblématiques.
Quartier des artistes
Tout le monde est rentré de vacances, les enfants sont retournés à l’école mais la saison promet encore quelques belles soirées. Profitons-en ! Moi, je ne m’offre pas de grands voyages, je vais me dépayser dans des lieux insolites à Genève, par exemple dans le Quartier des Bains où foisonnent des activités culturelles.
« Danse d’abord, pense ensuite » !
Voilà une bien belle proposition. Mes pas, non ceux de danse mais de marcheuse, m’ont conduite au « Commun », espace culturel de la Ville de Genève situé dans l’ancien site de la Société genevoise des instruments de physique, dans la rue des Vieux Grenadiers. Derrière leurs murs aveugles, les bâtiments ne paient pas vraiment de mine. Les anciens ateliers, malgré leurs escaliers un peu raides, offrent de très beaux volumes avec beaucoup de possibilités d’aménagement.
Déplacer son regard
Me voici donc surprise, déambulant dans de grandes salles où s’exposent photographies, écran, vidéo à côté d’installations artistiques improbables, en tout cas à première vue. « Le but du festival est de mettre en dialogue différentes disciplines artistiques : la danse, la musique, le visuel, la sculpture, les objets », explique une guide bénévole.
On est en plein décloisonnement !
Certes, on connaît de grands artistes tels Bernard Buffet, Dali ou David Hockney, qui ont participé à la mise en scène de spectacles et créé des décors. Ici l’esprit est différent : il s’agit de s’immerger complètement dans une autre expérience sensorielle où les différents éléments se parlent ou se nourrissent entre eux.
« 57 points de rencontres »
Un bel exemple : « L’artiste et musicien, Samuel Pajand, a suspendu une sorte de jeu de Dobble * au plafond pour symboliser les interactions constantes entre mouvements et sons » explique Sarah Margot, responsable au service culturel de la Ville de Genève. Le spectateur est quasiment inclus dans un espace interactif où images, danses, musiques créent une sorte de matrice sensorielle complète.
Un curateur imaginatif
Historien de l’art, curateur et programmateur, Olivier Kaeser a été Directeur du Centre culturel suisse à Paris et assistant au Centre d’Art Contemporain de Genève (CAC). Il a pu sélectionner des artistes emblématiques et résolument contemporains.
*Jeux de cartes d’observation et de rapidité
Projet de réaménagement de l’ancien SIP (société genevoise d’instruments de physique) en cours. Organisation et production du festival « Dance first think later » par ’Arta sperto. Mission : promotion de la création locale et indépendante, accessible à toutes et tous. Le festival se poursuit jusqu’au 9 octobre, visites commentées recommandées, entrée libre du mardi au dimanche de 11h à 18 h. www.artasperto.ch. le Commun : 10, rue des Vieux Grenadiers/Pavillon à l’ADC : 1, place Sturm/ Cinémas du Grütli<. 16 rue du Général-Dufour.
Comme le festival Dance First Think Later se déroule en trois endroits différents : c’est l’occasion idéale de découvrir le pavillon de l’ADC, bâtiment ultra moderne, tubulaire et en bois planté en plein centre de Genève, derrière l’église russe, ainsi que le Grütli qui privilégie l’image cinématographique.
Pour un public averti ?
« Les informations sur le festival circulent trop souvent entre initiés ou dans des cerces fermés, déplore Sarah Margot, alors que beaucoup d’événements sont ouverts à un large public même amateur ou simplement curieux. »
Florilège d’artistes
Alice Anderson (1972), artiste anglaise, présente trois entités réalisées en lien avec l’Atelier Calder, lieu de résidence et de création artistique, situé à Saché en Indre-et-Loire.
Marco Berrettini (Genève), chorégraphe et Yan Li (Grenoble), peintre s’inspirent de méthodes du peintre de l’expressionnisme abstrait Jackson Pollock. Lara Dâmaso (Zurich) s’exprime par la voix et le mouvement du corps, elle présente des vidéos.
La photographe Agnès Geoffray (Paris)fait partie de la vingtaine de pensionnaires de la Villa Médicis à Rome. Pas de sang, de scènes difficiles mais ses photos décrivent un univers aux confins de l’enfance, du fait divers et de la mythologie. Ula Von Brandenburg, (Paris), allie la projection de vidéo D, dans un dispositif composé de rideaux multicolores. Emilie PITOISER, (Paris) allie les images de cinéma ou documentaires avec des thèmes précis, comme le travail sur le corps, l’épuisement des corps par l’effort, avec une installation. Et beaucoup d’autres…