Parking occupé par des caravanes : les élus se mobilisent contre des « voyous » sans foi ni loi

Gabriel Doublet (au centre), président d’Annemasse Agglo, est en première ligne pour dénoncer le comportement exécrable d’un groupe qui laisse des dizaines de milliers d’euros derrière lui à chaque déplacement.
Gabriel Doublet (au centre), président d’Annemasse Agglo, est en première ligne pour dénoncer le comportement exécrable d’un groupe qui laisse des dizaines de milliers d’euros derrière lui à chaque déplacement.

A chaque déplacement, ils laissent des milliers d’euros de réparation derrière eux. C’est en présence d’une cinquantaine d’élus des communes d’Annemasse-Agglo, de parlementaires, d’agriculteurs et de chefs d’entreprise du site que Gabriel Doublet, président de la communauté de communes, a dénoncé, jeudi 29 septembre, l’installation d’un groupe qu’il qualifie de « voyous » sur le parking-relais d’Altéa, à Juvigny.

Gabriel Doublet (au centre), président d’Annemasse Agglo, est en première ligne pour dénoncer le comportement exécrable d’un groupe qui laisse des dizaines de milliers d’euros derrière lui à chaque déplacement.
Gabriel Doublet (au centre), président d’Annemasse Agglo, est en première ligne pour dénoncer le comportement exécrable d’un groupe qui laisse des dizaines de milliers d’euros derrière lui à chaque déplacement.

L’élu, aussi maire de Saint-Cergues, a lancé un appel à l’Etat pour que le problème du squat de ce groupe de nomades soit résolu. Un discours de dix minutes, sous la pluie, sur le parking d’une des entreprises située chemin des Allongets à Juvigny à proximité du parking squatté, en dit long sur le ras-le-bol des élus locaux démunis.

Vidéo : Gabriel Doublet dénonce le comportement de ces « voyous » :

« Les habitants ne comprennent pas que ce groupe agisse de la sorte en toute impunité »

Gabriel Doublet a évoqué « un groupe qu’on ne peut plus désigner de gens du voyage tant ils ne voyagent plus. Il reste sur l’agglomération toute l’année, changeant régulièrement d’emplacement. C’est le même groupe qui sème le chaos et la désolation sur nos territoires depuis des années et génère des tensions qui ne sont plus tolérables et qui fait même du tort à toute la communauté des gens du voyage. En effet, ce groupe ne respecte rien, laisse des dizaines de milliers d’euros de dégâts à chacun de ses passages, vole eau et électricité, abandonne des monceaux de déchets, d’encombrants et pollue, par ses déjections sauvages, nos zones agricoles. Les habitants de l’agglomération ne comprennent pas que ce groupe agisse de la sorte en toute impunité alors que tout citoyen qui enfreint la loi est immédiatement sanctionné. Leurs enfants ne sont pas scolarisés… »

Gabriel Doublet réclame une opération d’envergure contre ce groupe

Gabriel Doublet a rappelé que l’aire d’Annemasse, gérée par le Syndicat Intercommunal de Gestion des Terrains d’Accueil (Sigeta), est en train d’être rénovée et agrandie, pour répondre aux besoins croissants. « A l’heure actuelle, nous comptons plus de 68 terrains familiaux sur l’agglomération, des projets sont à l’étude, voir en chantier, à Machilly par exemple, ceci sans compter le nombre important de légalisations de terrains opérées directement par les communes et qui ne rentrent pas dans le décompte du schéma. Nous sommes très volontaristes en la matière, mais parce que nous n’avons pas atteint les objectifs fixés, en matière de sédentarisation, le Préfet ne peut plus expulser. Nous sommes obligés de recourir à la procédure devant le tribunal judiciaire, qui est longue et coûteuse. Ce groupe le sait et en profite largement ! C’est pourquoi, nous demandons au Préfet de la Haute-Savoie ainsi qu’au procureur, que soit mis en œuvre un Codaf, une opération d’envergure réunissant tous les services de l’Etat pour aller profondément enquêter sur les ressources de ce groupe, sur la réalité des patentes dont ils disposent grâce à Genève et sur le fait que leurs enfants ne soient pas scolarisés. »

« Ils sont restés un mois, ils ont tout saccagé »

Ce groupe vient de quitter Bons-en-Chablais alors qu’auparavant il avait longuement occupé le terrain agricole de Philippe Anthonioz-Blanc à Saint-Cergues. L’agriculteur était présent jeudi 29 septembre et s’est exprimé pour nous : « Ils sont restés un mois sur mon terrain, ils ont tout saccagé, il faudra peut-être deux ans pour que mon terrain soit de nouveau exploitable ! Tous mes collègues agriculteurs sont excédés, nous vivons de mai à septembre dans la crainte qu’ils s’installent sur nos terrains. Le problème est qu’ils ne s’entendent pas entre familles, ils préfèrent donc squatter sur des terrains qui ne leur sont pas dédiés plutôt que s’installer ensemble sur des aires de stationnement autorisées. Depuis une semaine, nous sommes soulagés car les pluies les empêchent de s’installer dans nos champs. »