Référendums en Ukraine : après la victoire revendiquée par les autorités prorusses, l’UE dénonce des scrutins « illégaux »

Les habitants de quatre régions ukrainiennes, occupées par les Russes, ont été appelés à voter en faveur, ou non, de leur annexion par Moscou. Des référendums vivement critiqués.
Les habitants de quatre régions ukrainiennes, occupées par les Russes, ont été appelés à voter en faveur, ou non, de leur annexion par Moscou. Des référendums vivement critiqués.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a condamné la tenue de « référendums » d’annexion, organisés par Moscou dans plusieurs régions ukrainiennes. Dans un tweet posté ce mercredi 28 septembre, il dénonce des scrutins « illégaux » et des résultats « falsifiés ».

« Il s’agit d’une nouvelle violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, dans un contexte de violations systématiques des droits de l’Homme », écrit-il, ajoutant saluer « le courage des Ukrainiens, qui continuent à s’opposer et à résister à l’invasion russe ».

Une victoire proclamée contestée

Mardi, les autorités prorusses des régions ukrainiennes de Zaporijjia, Kherson, Louhansk et Donetsk ont revendiqué la victoire du « oui », en faveur de leur annexion par la Russie. Pendant quatre jours, les habitants de ces régions occupées par l’armée russe étaient appelés à se rendre aux urnes pour dire leur envie, ou non, d’être rattachés à la Russie.

Ces référendums ont été dénoncés par l’Ukraine et l’Occident. Les pays du G7 ont juré, avant l’issue du scrutin, de ne « jamais reconnaître » leurs résultats. La Chine, l’allié le plus proche de Moscou, a elle aussi appelé à respecter « l’intégrité territoriale de tous les pays ».

« Référendums fictifs. Résultats fictifs. Nous ne les reconnaissons pas », a réagi le président du Conseil européen, Charles Michel, après la proclamation de la victoire par les autorités prorusses.

Une stratégie militaire toute tracée

Tandis qu’ils étaient prévus pour le mois de novembre, l’organisation précipitée de ces scrutins traduit une stratégie militaire menée par Moscou. La victoire du « oui » change la face du conflit : les territoires annexés pourront désormais être considérés comme faisant partie de la Russie. De fait, si Kiev tente de reprendre ces régions par la force, Moscou pourra y voir une agression contre son pays et riposter.

La prochaine étape revient désormais au Parlement russe, qui doit voter dans les jours à venir un traité formalisant l’intégration des quatre régions au territoire russe.