L’humusation ou compostage des corps humains, se développe aux États-Unis

Plutôt qu’un cercueil ou une incinération, des Etats américains ont légalisé l’humusation ou compostage naturel des corps humains.
Plutôt qu’un cercueil ou une incinération, des Etats américains ont légalisé l’humusation ou compostage naturel des corps humains. - Photo d’illustration Pixabay

Où et comment respecter l’environnement même après sa mort

On connaît traditionnellement ici en France l’inhumation (enterrement), et la crémation (incinération) pour s’occuper des morts, il se pratique depuis quelques années et de manière légale outre Atlantique dans quatre états américains : Washington, Colorado, Oregon, Vermont et d’ici 2027 en Californie, le procédé d’humusation. Ou le compostage naturel des corps.

Comme le relate BFMTV, l’état californien qui vient de signer une loi permettant cette méthode de traitement des cadavres à partir de 2027, avance l’argument écologique. Cette technique est « plus respectueuse de l’environnement que l’inhumation, qui peut libérer des produits chimiques dans le sol, ou que la crémation, qui utilise des combustibles fossiles et libère du dioxyde de carbone qui réchauffe la planète », a expliqué Cristina Garcia, membre de l’Assemblée de Californie, l’organe législatif de l’État.

Le processus

Sur le site belge humusation.org, qui lutte pour la légalisation de la pratique, on peut lire : « L’Humusation est un processus contrôlé de transformation des corps humains par les micro-organismes, qui sont présents uniquement dans les premiers cm du sol, dans un compost de broyats de bois d’élagage, qui transforme, en 12 mois, les dépouilles mortelles en Humus sain et fertile ». Site qui met aussi en avant l’argument : « Donner la vie après sa mort en régénérant la terre ». Ce qui reste des corps n’est plus ni moins que du compost classique, de la terre riche qui peut retourner à la terre comme fertilisant. Les familles des défunts en disposent à leur guise.

Les positions dans le monde

Pas de cercueil ni d’urne, ni risque d’émission de produits chimiques dans le sol, pas d’émission de CO2, dioxyde ou monoxyde ni particules dans l’atmosphère, l’alternative de l’humusation se confronte dans de nombreux pays dans le monde et notamment en France à la tradition, à la religion, au respect des morts et à la législation. Interrogé sur le sujet en 2016, le ministre de l’Intérieur d’alors avait rétorqué, explique BFMTV : « Son introduction en droit interne soulèverait des questions importantes, tenant notamment à l’absence de statut juridique des particules issues de cette technique et de sa compatibilité avec l’article 16-1-1 du code civil » Un article qui rappelle les nécessaires respect, dignité et décence pour les morts.

Les alternatives écologiques proposées en France

En matière de pompes funèbres écologiques et respectueuses, on propose déjà des cercueils écologiques, en bambou, en papier mâché ou encore en carton, des urnes funéraires biodégradables ou encore des cimetières naturels avec des normes environnementales strictes.

L’humusation, un procédé pour l’heure très américain, mais qui offre une occasion de réfléchir aux méthodes de traitement des personnes décédées, au gain de place à la surface de la terre, à la préservation de la planète.