Le capitaine de la compagnie de gendarmerie d’Annecy, Philippe Lauvergeon, part à la retraite

Philippe Lauvergeon a été capitaine de la compagnie de gendarmerie d’Annecy d’août 2015 à février 2020.
Philippe Lauvergeon a été capitaine de la compagnie de gendarmerie d’Annecy d’août 2015 à février 2020. - Photo F. Po / L’Essor Savoyard

Mardi 4 février, Philippe Lauvergeon a enfilé son polo bleu clair ainsi que sa veste bleu marine associée au pantalon d’intervention de même couleur. Il a également chaussé ses habituelles Rangers noires. Comme presque tous les matins depuis avril 1984. Sauf que cette fois-ci, c’est pour la dernière fois.

En effet, à bientôt 56 ans, le capitaine de la compagnie de gendarmerie d’Annecy ne portera plus sa tenue habituelle pour cause de retraite. « Pour le moment, je ne m’en rends pas compte. C’est comme si je partais en congés », confiait-il la veille.

Sa carrière

Lui-même fils de gendarme, Philippe Lauvergeon a « grandi en caserne ». S’il ne pensait pas « au départ » embrasser cette voie, celle-ci s’est finalement ouverte à lui pendant le service militaire. Et à 20 ans, il réussissait le concours de sous-officier.

C’est d’abord dans la gendarmerie mobile de Bron que le promu de l’école de Chaumont fait ses premières armes. Jusqu’en 1997, il va multiplier les missions en métropole française, en Corse mais aussi dans les Dom-Tom (Guyane, Guadeloupe, Nouvelle-Calédonie). Des séjours au Kosovo et en Côte d’Ivoire ont aussi enrichi son parcours.

Après trois ans à l’État-major de Bron (1997-2000), Philippe Lauvergeon est muté à Bourgoin-Jallieu comme adjudant avant de revenir à Bron en 2007 en qualité de lieutenant.

Il écrit un nouveau chapitre à sa carrière en 2011 en prenant le commandement du Peloton Surveillance Intervention Gendarmerie (Psig) de Villefontaine, en Isère. « Des années intenses » dans des quartiers en zone de sécurité prioritaire et sans rapport avec ce qu’il vivra ensuite à Annecy.

Sa période annécienne

Annecy, Philippe Lauvergeon ne connaissait cette ville que comme « touriste ». Il était déjà venu en famille, par exemple, « pour faire du ski au Chinaillon » sur les hauteurs du Grand-Bornand. Mais « je n’ai jamais imaginé que j’y viendrais travailler un jour ». Jusqu’à cette journée d’août 2015 où il pose ses galons de capitaine de la compagnie à la caserne Dessaix et ses 205 gendarmes.

Ici, sa tâche de commandant en second consiste à l’organisation du service, de l’ordre public ainsi qu’à la surveillance nautique du lac. Sans oublier la permanence opérationnelle. « Ce qui m’a surpris, c’est la quantité d’activités en termes de délinquance à Annecy. On est dans une région riche où il y a énormément d’atteintes aux biens et un trafic de stupéfiants bien implanté, décrit-il. Annecy se situe au cinquième rang national en termes d’activité ».

Deux affaires l’ont marqué en quatre ans et demi. « Il y a eu l’accident de chasse à Quintal qui a coûté la vie à un trailer et, l’année dernière, ce père de famille et son bébé retrouvés morts après avoir chuté d’une falaise (NDLR : à Faverges-Seythenex) », énumère celui pour qui « les relations humaines » ont incontestablement construit sa vie professionnelle.

Ses ambitions politiques

S’il n’est officiellement à la retraite que le 1er mars, Philippe Lauvergeon aura un emploi du temps chargé dans les semaines à venir. En effet, son avenir passera par les urnes puisque le militaire a rejoint la liste de Jean-Claude Pardal, candidat soutenu par LaRem aux Municipales de Bourgoin-Jallieu. En cas de victoire, « j’ai l’ambition de participer à l’exécutif ».

Dans le cas contraire, Philippe Lauvergeon entend profiter de sa famille, lui qui est marié et père de deux filles. Il pourra assouvir sa passion pour le jardinage et surtout celle pour l’ovalie. « J’habite entre le centre-ville et le stade de Bourgoin-Jallieu. Dès que je peux, je vais aux matchs. Le rugby, est institutionnel ici. C’était l’un des meilleurs clubs formateurs à une époque », raconte celui qui est fan de Julien Bonnaire, lui aussi ancien capitaine d’équipe.