11 000 chats, 4 000 chiens, plusieurs centaines de rongeurs et petits reptiles, et une trentaine d’équidés… En quatre mois les 63 refuges de la SPA ont fait face à une arrivée massive des abandons d’animaux. Au total, 16 457 bêtes ont été recueillies.
C’est légèrement moins que le triste record enregistré l’année précédente, mais ce chiffre « est d’autant plus inquiétant que les refuges étaient saturés dès le début de la période estivale », souligne l’association, qui a enregistré une baisse de 9 % des adoptions sur le premier trimestre 2022. De quoi mettre en difficulté les équipes dès le début de l’été.
Une liste d’attente pour les abandons
Faute de place, les refuges ont dû refuser des abandons dès la mi-août. « Si on avait été en capacité de tous les accueillir, l’été aurait sans doute été plus mauvais encore que 2021 », indique Jean-Charles Fombonne, le président de la SPA, auprès de 20 Minutes.
Il indique alors qu’une liste d’attente a dû être mise en place. Les personnes venant pour abandonner leur animal ont été invitées à « attendre un peu », à « réfléchir » et à revenir quelques semaines plus tard si elles ne changeaient pas d’avis.
Toutefois, la situation a pu se réguler grâce à une légère hausse des adoptions, de 1,2 % par rapport à 2021, lors de la période estivale.
« L’animal passe après les vacances »
Comme chaque été, le nombre massif d’abandons d’animaux est considéré comme lié aux départs en vacances. Pour Jean-Charles Fombonne, « l’effet Covid-19 a été prolongé de façon négative ». Selon lui, après deux ans sans pouvoir partir en vacances, les familles se précipitent sans solution pour faire garder leur animal, et préfèrent l’abandonner.
« L’animal passe après les vacances. On l’a adopté, on n’a pas réfléchi et maintenant, on l’abandonne », dit-il à nos confrères de 20 Minutes.
Autre explication donnée à ces chiffres importants : le manque de stérilisation des chats et le problème des « chiens à la mode ». Le Berger australien, le Berger belge, le Malinois ou encore l’American Staffordshire terrier sont des animaux convoités en ce moment, mais ayant particulièrement besoin de se dépenser et d’être stimulés. Des attentions auxquelles tous les maîtres ne peuvent pas répondre.
Dans son bilan de l’été, la SPA souligne qu’elle compte environ 30 % de chiens à besoins particuliers, nécessitant des maîtres expérimentés pour assurer des adoptions responsables. « La sensibilisation à ce sujet est essentielle, d’une part car il y a une incidence sur notre capacité à pouvoir recueillir de nouveaux animaux, et d’autre part car cette méconnaissance entache la relation entre l’animal et son maître, menant la plupart du temps à l’échec de l’abandon », explique le président de l’association.
