Pendant qu’une partie du monde est confrontée à une sécheresse exceptionnelle, le Pakistan connaît des pluies de mousson « records » occasionnant des inondations « aux proportions inimaginables ». Plus de 1130 personnes sont mortes et des dizaines de millions d’habitants sont affectées par cette crise.
Le Premier ministre Shehbaz Sharif a déclaré lundi 29 août que ces pluies de mousson, qui ont débuté en juin, sont « sans précédent depuis 30 ans ». Un tiers du Pakistan est actuellement « sous les eaux », selon la ministre du Changement climatique Sherry Rehman.
10 milliards de dollars pour reconstruire le pays
Selon le gouvernement pakistanais, plus de 33 millions de personnes, soit un habitant sur sept, sont affectées par ces inondations. Avec plus de 80 000 hectares de terres cultivables, plus de 3 400 kilomètres de route et 157 ponts ravagés par les eaux, les dégâts sont immenses pour ce pays déjà en proie à une crise économique.
Le Pakistan annonce alors qu’il aura besoin de plus de 10 milliards de dollars pour réparer les dégâts. Le gouvernement, qui a décrété l’état d’urgence, lance officiellement un appel aux dons de 160 millions de dollars ce mardi, afin de financer l’aide d’urgence à l’internationale.
Une saison des pluies hors-norme
La mousson, qui dure habituellement de juin à septembre, est essentielle pour l’irrigation des plantations. Seulement, elle peut s’accompagner de lourds dégâts, suivant son intensité qui reste imprévisible. En 2010, les pluies de mousson ont inondé le pays, faisant plus de 1 700 morts et affecté 21 millions d’habitants. Selon Sherry Rehman, les intempéries de 2022 sont encore pires que celles d’il y a 12 ans.
Les responsables pakistanais attribuent ces intempéries au changement climatique. Selon une étude réalisée par l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact du climat l’an dernier, la mousson devient de plus en plus puissant et irrégulière depuis le milieu du XXe siècle. « Vraiment, il est temps que les grands émetteurs (de gaz à effet de serre), revoient leurs politiques. Nous avons clairement franchi un seuil, pas seulement le Pakistan, mais plusieurs pays. Le climat mondial a franchi un seuil plus tôt qu’attendu », a dénoncé la ministre du Changement climatique.