Covid : les médecins haut-savoyards sanctionnés par l’Ordre font appel

Les docteurs Arminjon et Gonnet lors d’une conférence de presse organisée au lendemain de leur passage devant le conseil de l'ordre des médecins.
Les docteurs Arminjon et Gonnet lors d’une conférence de presse organisée au lendemain de leur passage devant le conseil de l'ordre des médecins.

Après s’être présentés en mai devant la chambre disciplinaire, les docteurs Sophie Gonnet, Edith Kaji et Stéphane Arminjon avaient pris connaissance, le 4 juillet dernier, de la sentence qui leur avait été réservée. Elle se résumait, pour tous les trois, à un simple avertissement.

Les médecins généralistes exerçant à Bonneville et Chens-sur-Léman étaient inculpés de plusieurs chefs d’accusation, mais selon leur avocat, Me Thomas Benages, « il a pu être démontré que les accusations du Conseil départemental de l’Ordre du 74 et du Conseil national de l’Ordre relatives à la prescription illégale de médicaments n’étaient pas fondées. Il a pu être démontré que les trois médecins n’ont pas manqué à leur devoir de respect de la personne et aux principes de moralité, de probité et de dévouement, et qu’il n’y a pas eu de mise en danger de patients. »

Ce que l’on reprochait aux médecins, c’était aussi, et surtout, leur communication sur les effets potentiellement positifs des antihistaminiques dans le cadre du traitement contre le Covid-19. Communication dans Le Parisien, en date du 13 avril 2020 puis échange avec différentes structures médicales et scientifiques de leur travail théorique à partir de données observationnelles émanant d’autres médecins.

Défendre la libre expression

Or les trois praticiens n’acceptent pas d’être condamnés pour s’être exprimés, alors même que la Cour européenne des droits de l’homme invite les médecins à faire valoir leur point de vue, même minoritaire, et que la déclaration d’Helsinki précise (point 37) que les observations faites dans le cadre de prescriptions hors Autorisation de mise sur le marché des médicaments doivent être rendues publiques. « Il est étonnant de devoir, en France, faire référence à ce type de textes internationaux pour protéger la libre expression d’un médecin. Il me semble que ces textes n’étaient pas, à l’origine, spécialement faits pour cela dans un pays comme le nôtre » souligne le docteur Arminjon lors d’une interview donnée à Relyons.info, un comité de citoyens lyonnais.

Au vu de ces éléments, les docteurs Sophie Gonnet, Edith Kaji et Stéphane Arminjon ont donc décidé d’interjeter en appel. « Il en va selon eux de la nécessité de défendre les valeurs fondamentales de la libre expression mais aussi de l’information pleine, entière et impartiale de la population » conclut leur avocat.