Le télescope James Webb détecte pour la première fois du CO2 dans l’atmosphère d’une exoplanète

La planète WASP-39 b, découverte en 2011, est située à 700 années-lumière de la Terre.
La planète WASP-39 b, découverte en 2011, est située à 700 années-lumière de la Terre. - NASA, ESA, CSA, Joseph Olmsted (STScI)

« Retenez votre souffle  », a tweeté la Nasa à travers le compte Twitter du télescope spatial James Webb (JWST). Et il y a de quoi : pour la première fois, du dioxyde de carbone (CO2) a pu être détecté « sans équivoque  » dans l’atmosphère d’une planète en dehors de notre système solaire. Cette exoplanète – nommée WASP-39 b et découverte en 2011 – est située à 700 années-lumière de la Terre.

« Après des années de préparation et d’anticipation, les chercheurs spécialisés en exoplanètes sont en extase  », indique un communiqué partagé jeudi 25 août. « Pour moi, c’est une porte qui s’ouvre pour des études futures de super-Terres, voire de Terres », a commenté Pierre-Olivier Lagage, astrophysicien au Commission à l’Énergie atomique (CEA) auprès de l’AFP. Il fait partie des nombreux coauteurs d’une étude sur cette découverte, qui sera publiée le 29 août dans la revue Nature.

« Le franchissement d’un cap »

Ce n’est pas la première fois que WASP-39 b passe sous la loupe des astrophysiciens. De précédentes observations, menées grâce aux prédécesseurs de James Webb – Hubble et Spitzer, avaient permis de détecter de la vapeur d’eau, du sodium et du potassium.

Encore une fois, seulement quelques semaines après son activation, le télescope spatial James Webb démontre ses impressionnantes capacités. « Il a fallu l’extraordinaire sensibilité infrarouge de Webb pour révéler la signature du dioxyde de carbone », explique la Nasa.

S’il s’agit d’une première historique, c’est aussi et surtout le « franchissement d’un cap  », selon les mots de Zafar Rustamkulov, de l’Université Johns Hopkins. Cette découverte offre la preuve qu’il est possible de détecter et de mesurer le CO2 dans les atmosphères d’autres exoplanètes.