Annecy: «Mon jardin, c’est mon petit bout de planète et j’en prends soin»

Marine Couchard, fondatrice de la ferme florale La Brouette Bleue à Annecy.
Marine Couchard, fondatrice de la ferme florale La Brouette Bleue à Annecy.

Pourquoi vous êtes-vous lancée dans ce projet ?

« Mon idée de base était de cultiver les fleurs comestibles, parce qu’il n’y a pas ou peu de producteurs locaux. Sur le marché de la fleur, comestible ou coupée, on a une dizaine d’années de retard par rapport aux légumes.

Quand on achète un bouquet, on se questionne encore peu sur l’origine de son lieu de culture et de son impact environnemental. Une fleur peut parfois voyager dans trois pays avant d’arriver chez le fleuriste.

Je voulais proposer de la fraîcheur. C’est mon petit bout de planète et j’en prends soin. J’essaye de m’approvisionner en local, comme le broyat qui sert de paillage.

Quel est votre parcours ?

En 2020, j’ai été formée au restaurant Le Clos des Sens par le jardinier du chef étoilé Laurent Petit. Lionel est une pointure, c’est lui qui apporte les arômes en cuisine.

Avant de me lancer dans mon projet, j’étais ingénieure dans les énergies renouvelables dans le domaine maritime. Je travaillais sur des bateaux en Norvège. Mais je n’avais pas la petite flamme qui m’anime aujourd’hui. J’avais envie d’avoir un réel impact, d’être habitée par un projet.

Aujourd’hui, je me sers de mon ancien travail. Tous mes outils sont électriques et vu que je ne suis pas reliée au réseau, j’ai des panneaux solaires pour les recharger.

Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?

Être agriculteur, c’est être multitâche. C’est aussi ça que j’aime, même si c’est difficile. Le jardin nous apprend continuellement. Je fais des expérimentations pour avoir un sol vivant. C’est encore méconnu, alors qu’il y a une vraie clé pour l’avenir.

Je ne compte pas mes heures, je suis passionnée. J’en vis modestement mais ça m’anime et je fais de belles rencontres. Et j’essaye de diversifier mon activité pour anticiper les aléas climatiques. Quand les grêlons sont tombés dans les Bauges le 12 juillet dernier, des cultures ont été détruites. J’ai eu de la chance, ça aurait pu m’arriver aussi et là, ça aurait été la fin de la saison ».